es rayons du soleil.--Depuis son origine elle s'est
refroidie progressivement, gardant sa forme spherique, mais, comme toute
matiere molle en rotation, s'aplatissant aux extremites de son axe et
se rendant a la circonference du plan perpendiculaire a son axe.--Elle
s'est durcie peu a peu, se crevassant, se creusant et se boursouflant ca
et la comme toute matiere en fusion qui se refroidit. Certaines parties
plus legeres des elements qui la constituaient sont restees flottantes a
sa surface comme une ecume; c'est ce qu'on appelle les liquides et
les gaz, les airs et les eaux. Tres chaude encore, la terre faisait
bouillonner ces eaux a sa surface, et elles n'etaient que tourbillons
de vapeur brulante s'elevant dans l'espace, se refroidissant,
retombant pour bouillonner encore et tourbillonner dans les hauteurs,
indefiniment.
Puis le refroidissement se faisant plus grand, les eaux sont devenues
plus stables et plus lourdes; elles ont rempli les crevasses et les
cavernes, comble les grands vides avec les fragments de matieres usees
par elles, qu'elles charriaient, aplani et egalise la surface terrestre,
au point que les plus hautes montagnes et les plus profonds abimes, en
proportion du volume de la planete, sont des accidents imperceptibles;
enfin elles se sont localisees et resserrees en quelques flaques qui
sont ce que nous appelons les oceans.
Mais auparavant elles avaient comme prepare la surface de la terre. En
elles, dans la periode tiede, la vie avait paru. Une infiniment petite
partie de la matiere, quelques grains de matiere repandus a la surface
de la planete ont une constitution particuliere. Ils ont une _force
d'expansion_; ils peuvent former de petits mondes particuliers,
autonomes, et se gonfler, s'accroitre, attirer a eux de la matiere
qui leur convient pour s'agrandir, et enfin se reproduire, soit
solitairement, soit quand l'un en rencontre un autre semblable a lui.
C'est ce que nous appelons les vegetaux et les animaux. Ils ne sont
qu'un accident dans l'enormite de la planete, et comme une legere
moisissure a sa surface. Mais ils ont pour eux le temps et la
reproduction, et finissent par modifier un peu la forme et l'aspect
superficiel de la terre. Ils vivaient dans les eaux chaudes, repandues
sur toute la surface du globe, sauf les pointes des montagnes
primitives, et sur toute cette surface, sauf ces sommets, ils ont laisse
leurs squelettes recouvrant presque toute la sphere. Ainsi se sont
constitues
|