out selles, et une litiere attelee.
En effet, Fausta, nous l'avons dit, avait voulu que, des le matin, son
depart fut prepare. Elle s'etait vetue en cavalier, comme elle en avait
l'habitude toutes les fois qu'elle prevoyait une expedition. Ce costume,
d'ailleurs, lui seyait a merveille, et elle portait l'epee au cote.
--Y a-t-il quelque escalier derobe qui nous permette de gagner l'ecurie?
reprit Pardaillan.
Elle secoua negativement la tete.
--Soit!
Cependant, la troupe de Larchant penetrait avec prudence dans l'hotel;
les soldats avaient commence par visiter le rez-de-chaussee. Ils y
avaient trouve quelques laquais et quelques femmes, notamment Myrthis et
Lea. Femmes et laquais avaient ete aussitot saisis et emmenes hors de
l'hotel.
--Madame, dit Pardaillan, vous allez me suivre. Je vais tenter de faire
une trouee parmi ces soudards qui montent l'escalier. Serrez-moi de
pres. A peine dans la cour, gagnez l'ecurie, sortez-en deux de vos
chevaux et sautez sur l'un, le reste me regarde! Etes-vous prete?
Pardaillan, de ces gestes rapides qu'ont les gens au moment de l'action,
resserra sa ceinture de cuir, assura son chapeau, degagea un peu sa
rapiere, et se dirigea sur la porte qu'il ouvrit. D'un coup d'oeil,
il embrassa l'escalier ou une vingtaine de soldats montaient. A
l'apparition de Pardaillan, le capitaine Larchant s'etait arrete, a dix
ou douze marches du palier.
--Hola, monsieur! cria Pardaillan, etes-vous Espagnol et sommes-nous
donc en ville conquise? Que faites-vous ceans?
--Au nom du roi, monsieur! repondit Larchant.
--Ah! c'est different. Vous venez au nom du roi?...
--Oui, monsieur, pour arreter ici une femme accusee de haute trahison et
tentative de meurtre envers la personne royale. Je vous somme donc, si
vous etes de ses gens, de me rendre votre epee, si vous ne voulez etre
arrete comme complice!
--Tres bien, monsieur. Et moi, je vous somme de vous retirer a
l'instant!
--Vous faites donc rebellion au roi! hurla le capitaine.
--Vous faites bien rebellion a moi! repondit Pardaillan.
--Gardes, en avant! vocifera Larchant.
--Gardes, gare a vous! tonna Pardaillan.
En meme temps, il saisit dans ses bras puissants la banquette du palier,
banquette en chene massif, longue et large, et pesante; et il la
souleva, la mit debout. A l'instant ou les soldats, a la suite de
Larchant, s'elancaient a l'assaut, Pardaillan imprima une violente
poussee a la banquette et, a toute volee, l
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