ar il va venir! Adieu,
messieurs.
Elle passa devant les trois gentilshommes inclines, et disparut dans le
petit escalier interieur.
La-haut, dans le cabinet, Chalabre, Sainte-Maline et Montsery prenaient
leurs dispositions--ce qu'on pourrait appeler le branle-bas de
l'assassinat. Ils pousserent la table contre la fenetre. Ils entasserent
chaises et fauteuils dans un angle, de facon que la piece fut
entierement libre, et que Guise ne trouvat rien derriere quoi s'abriter
et se defendre. Alors, ils convinrent de leurs gestes. Sainte-Maline, le
plus hardi des trois, prit naturellement la direction du combat.
--Moi, dit-il, j'ouvre la porte quand il arrive. Toi, Chalabre, tu te
tiens ici, au milieu du cabinet. Toi, Montsery, tu te places ici contre
la porte. J'ouvre donc et je dis: "Entrez, monseigneur." Et je recule.
Il entre. Alors toi, Montsery, tu pousses la porte, et tu mets le
verrou. Chalabre et moi, nous l'attaquons par devant. Et toi, tu sautes
sur lui par derriere. Est-ce convenu?
--Convenu...
--Chacun a notre place, donc, et ne bougeons plus.
--Diable! fit tout a coup Montsery, et la porte du petit escalier?
--Il n'y a qu'a pousser le verrou, dit Sainte-Maline. Vas-y, Chalabre,
et reprends ta place.
Chalabre se dirigea vivement vers la porte de l'escalier. Comme il
mettait la main sur le verrou, la porte s'ouvrit et un homme entra en
disant:
--Bonjour, messieurs!...
--Pardaillan! s'ecria sourdement Chalabre en reculant.
--Pardaillan! repeterent les deux autres.
Pardaillan etait entre. Il avait ferme la porte, tranquillement.
--Monsieur, dit Sainte-Maline d'une voix qui tremblait d'impatience,
sortez a l'instant, quoi que vous ayez a nous dire, il nous est
impossible de vous ecouter en ce moment.
--Bah! fit Pardaillan, avant que le Balafre n'entre ici, nous avons bien
quelques minutes. Vous m'ecouterez... Les trois hommes echangerent un
regarda de rage folle.
--Messieurs, dit Pardaillan, laissez vos poignards tranquilles. Si vous
m'attaquez, je suis capable de vous tuer tous les trois, et, alors,
vous ne pourrez pas tuer le duc. De plus, je vous previens que, si je
n'arrive pas a vous tuer, je pourrai toujours ouvrir cette fenetre,
et jeter un cri qui sera entendu parce qu'il est attendu. Et alors,
messieurs, celui qui entendra ce cri se precipitera au-devant du Balafre
et lui criera: "N'entrez pas au chateau, car on veut vous tuer..." Et
rien, messieurs, ne pourra empecher mon am
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