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ilite. Nous concluons que le meilleur eut ete, pour chacun de nous, de rester tranquille, et, generalisant, nous voyons l'humanite souffrant et peinant parce qu'elle a bouge, un jour, a tendu au mieux, s'est deplacee, s'est mise en route. Que ne se tenait-elle coi? Cette idee, quoi qu'on en puisse penser, est bien celle de Rousseau. Il rencontrait,--ou il retrouvait dans quelque reminiscence obscure, ce que je serais tres porte a croire--l'idee theologique de la chute. Il voyait l'homme d'abord innocent au sortir des mains de Dieu, s'engageant par une faute... non, car dans ce cas il n'aurait pas ete tout bon... s'engageant par une erreur de son esprit dans une voie mauvaise ou il reste longtemps, et ayant besoin d'un sauveur. Et ce sauveur ce sera Rousseau lui-meme. Remarquez qu'il est beaucoup plus pres de l'idee theologique qu'il ne le croit sans doute. Car, dans son systeme, la chute de l'homme, c'est sa transformation en animal social; mais c'est aussi la conquete qu'il a faite de la science, et qu'il a eu tort de faire. Le _Discours sur les lettres, les sciences et les arts_, bien moins important que le _Discours sur l'Inegalite_, et presque enfantin, n'en est pas moins un chapitre de celui ci. Le tort des hommes a ete de vouloir vivre en societe; il n'a pas ete moins de _vouloir savoir_ et de vouloir penser. "L'homme qui reflechit est un animal deprave." Simplicite, ignorance, innocence, et insociabilite: voila les conditions veritables du bonheur humain. L'homme a ete dans cet etat tres longtemps; il en est sorti, par erreur comme j'ai dit, par une demi-faute aussi, si l'on veut, entendez par une sorte de paresse et d'abandonnement bien mal entendus. L'homme a cru que l'etat social lui donnerait des moments de loisir et de repos. La vie naturelle est dure: chacun y doit pourvoir a sa subsistance et a celle de ses enfants. L'etat social c'est la division du travail, qui permet a chacun, son office rempli, de se reposer sur la communaute et de reprendre haleine.--Il est tres vrai; mais l'etat social developpe, ou plutot cree dans l'homme, des passions qu'il n'avait pas prevues et qui lui otent en effet tout ce repos. L'ambition, l'avidite, la jalousie, la simple emulation, l'amour-propre, qui n'existaient point tout a l'heure et qui existent a present, demandent a l'homme plus d'efforts que la securite sociale et la bonne ordonnance sociale ne lui en epargnent.--De meme, sciences, lettres et arts sont des in
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