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omme un effet que comme une cause, et comme une resultante que comme une force, et des lors c'etait l'homme determine et "conditionne", c'etait l'homme tellement modifie par sa fonction qu'il fut comme cree par elle, et en derniere analyse exactement defini par elle, qu'il devait s'imaginer, et par consequent croire qu'il fallait peindre. De toutes ces theories, Diderot, lorsqu'il a passe de la theorie a la pratique, n'en a guere retenu qu'une, c'est a savoir l'idee qu'il fallait moraliser sur la scene. Il a peu rencontre et meme peu cherche ce naturel qu'il recommandait, et s'il n'a guere peint des caracteres, il n'a pas davantage peint veritablement des "conditions". Le _naturel_ de Diderot s'est reduit a eviter le discours suivi et a mettre souvent _plusieurs points_ dans le texte de ses dialogues. Encore n'en met-il pas plus que La Chaussee. Mais le vrai naturel lui est aussi inconnu que possible, et ses couplets sont des harangues ampoulees comme, dans Balzac, etaient les lettres _ad familiares_. On a tout dit sur ces declamations qui depassent les limites legitimes et traditionnelles du ridicule, et je n'y insisterai pas davantage. Quant a la manie moralisante, elle s'etale dans ce theatre de Diderot de la facon la plus indiscrete et aussi la plus desobligeante. On voit bien pourquoi et en quoi Diderot se croyait nouveau quand il insistait sur cette doctrine de la moralisation par le theatre. Elle n'etait pas nouvelle; mais par la maniere dont Diderot pretendait l'appliquer elle avait quelque chose de nouveau. Dans le drame, Diderot "moralise" et dogmatise de deux facons, par la _maxime_, comme au XVIe siecle, et par les conclusions, par les tendances que comportent et que suggerent les denouements. Il est plus rare, quoiqu'il y ait encore dans _Alzire_ de belles lecons sur la tolerance, que la morale procede dans le theatre de Voltaire par tirade. C'est sa methode perpetuelle dans le theatre de Diderot. Son drame n'est absolument qu'un pretexte a sermons laiques, et tout son theatre n'est que sermons relies en drames. Sa comedie nouvelle n'est qu'une "comedie ancienne" ou il n'y aurait que des parabases. Cela est ennuyeux d'abord: ensuite cela manque absolument le but poursuivi. Le propos delibere de mettre une doctrine morale en lumiere est, d'experience faite, le moyen (un des moyens, car, helas! il y en a d'autres) de ne point reussir en une oeuvre litteraire. On n'a jamais vraiment bien su pourquoi il en
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