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Diderot comme un homme qui s'enivre facilement. C'est son temperament propre. Il se grisait de sa parole, et il parlait sans cesse; il se grisait de ses lectures, de ses pensees et de son ecriture; il se grisait d'attendrissement, de sensibilite, de contemplation et d'eloquence, devant une pensee de Seneque, une page de Richardson, la Marne, parce qu'elle venait de son pays, ou un tableau de Greuze; et ensuite venait le verbiage intarissable, l'epanchement indiscret et indefini, allant au hasard, plein de repetitions, encombre de digressions, coupe ca et la de pensees profondes, de mots eloquents, de grossieretes et de niaiseries.--Et ses ouvrages de philosophe et de moraliste sont propos d'homme tres intelligent, tres etourdi et tres inconscient qui s'est grise d'histoire naturelle. Notez, de plus, que, comme le coeur n'etait pas mauvais, et tant s'en faut, Diderot a je ne dis pas sa morale, la morale etant, sans doute, une _regle_ des moeurs, mais sa source, a lui, de bonnes intentions et d'actions louables. Ses declamations, exclamations et proclamations sur la vertu, ne sont pas des hypocrisies. La vertu pour lui c'est le mouvement "naturel" et facile d'un bon coeur, le penchant _altruiste_, la sympathie pour le semblable, qui chez lui, en effet, est tres vive; et il croit que l'homme n'a vraiment pas besoin d'autre chose. A la verite, il varie un peu sur ce point, comme sur tous. Je le vois dire quelque part: "C'est a la volonte generale que l'individu doit s'adresser pour savoir jusqu'ou il doit etre homme, citoyen, sujet, pere, enfant, et quand il lui convient de vivre et de mourir. C'est a elle a fixer les limites de tous les devoirs", et cela, s'il s'y tenait, ce serait une _regle_, une loi du devoir, assez variable, vraiment, et dangereuse, cependant une loi.--Mais d'autre part, et plus frequemment, il a cette idee, un peu confuse, mais dont on voit bien qu'il est souvent comme tente, que c'est dans le fond de son coeur que l'individu, isole, sans s'inquieter de la pensee et de la volonte generale, et meme s'y derobant et luttant contre elles, trouve l'inspiration bonne et vertueuse. L'homme de bien _cree le devoir_, fait la loi morale. Il ne la recoit point: elle coule de lui. Deux fois, dans _l'Entretien d'un pere avec ses enfants_" et dans _Est-il bon? Est-il mechant?_ il a, sinon conclu, du moins fortement penche en ce sens. Un homme en possession d'un testament qui depossede des malheureux et qui gonf
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