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s parlerions d'elle. Au temps ou je venais chaque semaine a Cassis, la maison du general etait la plus coquette et la plus propre du pays: il y avait des fleurs a toutes les fenetres, et les ferrures de la porte, frottees chaque matin, brillaient comme les cuivres d'un navire de guerre. Je trouvai cette porte pleine de plaques de boue et les ferrures rouillees; en tirant la chaine de la sonnette, je me rougis les mains. Comme on ne me repondait point et que la porte etait entrebaillee, j'entrai. Le vestibule, autrefois si brillant de proprete, etait dans le meme etat de salete que la porte: les dalles etaient boueuses, des souliers trainaient ca et la, et des vieux habits couverts d'une couche de poussiere pelucheuse etaient accroches contre les murailles. J'avancai jusqu'au salon sans trouver personne; arrive la, j'entendis des eclats de voix dans le jardin et je vis le general, un fusil de munition a la main, faisant faire l'exercice a un grand paysan de dix-huit a dix-neuf ans. --Au commandement: "Portez, arme!" criait le general, vous saisissez vivement votre arme: une, deusse. Et il fit resonner son fusil sous sa main vigoureuse comme le meilleur sergent instructeur. Mais a ce moment il m'apercut, et venant vivement a moi, il me prit les deux mains. --Comment c'est vous, dit-il, quel plaisir vous me faites; nous allons dejeuner ensemble, si toutefois il y a a manger, car maintenant ce n'est plus comme autrefois. J'ai remplace ma vieille servante par ce garcon-la, a qui j'apprends l'exercice pour me distraire, et il n'est pas fort sur la cuisine; mais a la guerre comme a la guerre. Nous nous mimes a table. --Cela rejouit le coeur, dit le general en me regardant, d'avoir une honnete figure devant soi; car maintenant je suis toujours seul, ce qui n'est pas gai. Garagnon ne vient plus, fache qu'il est, je crois, par le mariage de Clotilde, et l'abbe a ses douleurs. Je suis seul, toujours seul. On devait m'emmener a Paris; mais le mariage fait, monsieur mon gendre a trouve que je le generais moins a Cassis et on m'a abandonne; c'est un homme de volonte que monsieur mon gendre. Apres tout, mieux vaut peut-etre que je reste ici que de vivre avec ma fille; je lui serais un embarras: elle est deja a la mode a Paris et un vieux bonhomme comme moi n'est pas amusant a trainer. Tant que dura le dejeuner, il se plaignit ainsi: cette separation l'avait accable; la solitude surtout l'epouvantait. Apres le dej
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