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flamand, Clotilde penchee vers Poirier s'entretenait avec lui dans une conversation animee. De temps en temps ils tournaient les yeux, a la derobee, de mon cote, et bien que la distance m'empechat d'entendre leurs paroles, je sentais qu'il etait question de moi. Que disaient-ils? Pourquoi s'occupaient-ils de moi? Quand leurs regards rencontraient le mien, il est vrai qu'ils me souriaient l'un et l'autre, mais il n'y avait pas la de quoi me rassurer, bien au contraire. Ceux qui ont aime comprendront par quels sentiments je passais. --Nous parlons de vous, me dit Clotilde repondant a un coup d'oeil. --Et que dites-vous de moi? --Du bien, cher ami, repliqua Poirier en levant son verre. --Et du mal, continua Clotilde en me souriant tendrement. --Mais enfin? --Plus tard, plus tard, repondit Poirier en riant; vous etes trop ardent; il faut savoir attendre et ne pas toujours prendre la vie au tragique. --La vie est une comedie, dit sentencieusement le prince italien. --Un melodrame, dit le baron portugais, ou le rire se mele aux larmes. Il n'etait pas possible de continuer sur ce ton. Il fallut attendre. Le plus tard de Poirier arriva apres le diner; lorsque nous fumes rentres dans le salon il vint me prendre par le bras et m'emmena dans le jardin pour fumer un cigare. --Vous etes curieux de savoir ce que nous disions de vous, n'est-ce pas? --Cela est vrai. --Vos yeux me l'ont dit. Ils sont eloquents vos yeux. Peut-etre meme le sont-ils trop. --Comment cela? --En disant des choses qu'il ne serait pas bon que tout le monde entendit. Heureusement je ne suis pas tout le monde, et je n'ai pas l'habitude de raconter ce que j'apprends ou devine. L'entretien sur ce ton ne pouvait pas aller plus loin, je voulus le couper nettement. --Vous avez beaucoup trop d'imagination, mon cher Poirier, et vous lisez mieux ce qui se passe en vous que ce qui se passe au dehors. --Toujours la tragedie; vous vous fachez, vous avez tort, car je vous donne ma parole que je ne trouve pas mauvais du tout que madame de Solignac vous ait touche au coeur: elle est assez charmante pour cela, et Solignac de son cote est assez laid et assez vieux pour expliquer les caprices de sa femme. --Est-ce pour cela que vous m'avez amene dans ce jardin? --C'est "expliquer" qui vous blesse, mettons "justifier" et n'en parlons plus. --N'en parlons plus, c'est ce que je demande pour moi autant que pour madame de Solignac.
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