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ns ma chambre et, me placant devant mon miroir que je dispose pour qu'il recoive tous les mouvements de Clotilde, suivant qu'elle est a sa fenetre ou dans le jardin, je note ses signaux. Si elle leve le bras droit en l'air, cela veut dire qu'elle va le soir a un theatre de musique; le bras leve une fois, c'est l'Opera; deux fois, les Italiens; trois fois, l'Opera Comique. Si c'est le bras gauche qui transmet le signal, cela veut dire que c'est a un theatre de genre qu'elle ira, une fois les Francais, deux fois le Gymnase, trois fois le Vaudeville et ainsi de suite: notre clef, convenue a l'avance, a prevu les theatres les plus impossibles. Si, en descendant au jardin, elle commence sa promenade a droite, cela signifie qu'elle ira au bois de Boulogne; si elle s'arrete a moitie chemin et revient sur ses pas, elle s'arretera dans la journee a l'Arc-de-Triomphe et reviendra dans les Champs-Elysees. Si elle se coiffe avec une natte relevee sur la tete, ainsi qu'elle se coiffait autrefois a Cassis, c'est que M. de Solignac sera absent durant la journee entiere et qu'elle sera toute a moi. Un livre a la main, elle restera seule et ne recevra personne. Pas de livre, je pourrai lui faire visite. Quelquefois les signaux sont longs et compliques, et je dois les ecrire pour ne pas les brouiller dans ma memoire; car, si precis que soit ce langage faconne a notre usage, il ne vaut pas la parole, et la necessite de la traduction m'entrainerait facilement a des erreurs. Sur cette depeche, j'arrange ma journee. Si Clotilde ne doit faire qu'une simple promenade dans les Champs-Elysees, je vais a l'avance m'asseoir au pied d'un orme, et je reste la au milieu des badauds et des etrangers venus pour jouir du Paris mondain qui defile dans l'avenue. Quand elle passe devant moi, je la salue, elle me sourit, nos regards s'embrassent. Si elle doit aller jusqu'au bois de Boulogne, je vais l'attendre, et quelquefois elle me fait la grace de descendre de voiture pour se promener pendant cinq minutes en s'appuyant sur mon bras. Nous cherchons un sentier ecarte, et doucement serres l'un contre l'autre, nous jouissons delicieusement de ce court moment. Mais ces bonnes fortunes sont rares, car elles nous mettent a la discretion d'un passant curieux ou d'un valet bavard; et chaque fois je suis le premier a representer a Clotilde combien elles sont dangereuses. Que faut-il pour que nos rencontres soient connues de M. de Solignac ou du m
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