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cet effet, et cependant tu permets qu'on publie la nouvelle. Tu appelles cela laisser aller les choses a la grace de Dieu. As-tu le droit de laisser accomplir ce que tu peux empecher? Ne tendras-tu pas la main a l'homme qui se noie et te diras-tu que c'est Dieu qui l'a voulu? Cet homme est ton ennemi. Mais c'est la ce qui, precisement, aggrave ton crime. Sa mort t'affranchit de tes lachetes de chaque jour; tu seras libre. Le seras-tu, vraiment, et le poids du remords ne t'ecrasera-t-il pas? J'ai dit le mauvais, je peux dire le bon. Lorsque cette pensee se fut precisee dans mon esprit, je n'hesitai plus, et, quittant aussitot les Tuileries, je repris le chemin du _Courrier de Paris_. Deux heures sonnaient a l'horloge, ne serait-il pas trop tard? Je demandai M. Sebert; on me repondit qu'il etait parti apres avoir corrige ses epreuves. Je n'avais pas prevu cela. Je demandai ou je pourrais le trouver. On me repondit: a cinq heures au cafe du Vaudeville. --Et a quelle heure parait le journal? --A trois heures et demie. Je restai un moment deconcerte. Si je ne pouvais voir le redacteur qu'a cinq heures et si le journal paraissait a trois heures et demie, il m'etait donc impossible d'empecher la nouvelle de paraitre. --Si c'est pour affaire de redaction, me dit le garcon de bureau, vous pouvez voir le secretaire de la redaction. Assurement je devais le voir. J'entrai donc au bureau du secretaire et lui expliquai le but du ma visite. Je m'adressais a sa complaisance pour qu'il ne publiat point la nouvelle de l'accident qui etait arrive a M. de Solignac. --Le fait est vrai, n'est-ce pas? dit-il en mettant son pince-nez pour me regarder. --Tres-vrai. --Alors, monsieur, je suis desole de vous dire que je ne peux pas ne pas le publier. --Cette publication peut tuer M. de Solignac s'il lit votre journal ou si quelqu'un lui parle de votre article. --Cela pourrait peut-etre arriver si l'article etait redige dans une forme inquietante. Mais cela n'est pas. Nous nous contentons d'annoncer le fait lui-meme. M. de Solignac sait bien qu'il a eprouve un accident. --Il faudrait qu'il fut seul a le savoir, tous les jours on se sent malade et l'on ne s'inquiete que quand on est averti par ses amis. --M. de Solignac serait le premier venu, je vous dirais tout de suite que je vais supprimer cette nouvelle. Mais il n'en est pas ainsi. Mieux que personne, puisque vous etes l'ami de M. de Solignac, vous savez que
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