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s arrive, et il avait sonne la premiere fanfare qui m'avait salue. J'entends la voix du commandant, disant: "Trompettes, fermez le ban;" et je vois au milieu des eclairs des sabres le vieux Zigang sur son cheval blanc. Voici le marechal des logis Groual, qui m'a sauve la vie en Afrique, et que, malgre toutes mes demarches, je n'ai pas encore pu faire decorer. Voici Bistogne, Dumont, Jarasse, mes vieux soldats avec qui j'ai fait campagne pendant six annees consecutives. Ce sont mes souvenirs qui defilent devant moi, mes souvenirs de jeunesse, de gaiete, de bataille, de bonheur. Ils sont passes. Et sur le pave de la rue, je n'entends plus qu'un bruit vague, qui bientot s'evanouit au tournant du chemin. Un petit nuage de poussiere s'eleve; le vent l'emporte; c'est fini; je ne vois plus rien, et une gouttelette chaude tombe de mes yeux sur ma main: je ne suis plus soldat. L'aubergiste, en venant me demander ce qu'il fallait me servir, m'arracha a mes tristes reflexions. Je me levai et, allant prendre mon cheval, je me mis en route pour Marseille. Mes soldats s'etaient diriges vers l'est; moi j'allais vers l'ouest. Nous nous tournions le dos; ils entraient dans la bataille, moi j'entrais dans le repos. Ces inquietudes qui me tourmentaient depuis plusieurs semaines, ces irresolutions, ces luttes, m'avaient amene a ce resultat, de me separer de mes hommes au moment du combat. Ah! pourquoi n'avais-je pas persiste dans ma demission lorsque j'avais voulu la donner a mon colonel? Pourquoi etais-je revenu a Marseille? L'esprit est ingenieux a nous chercher des excuses, a inventer sans relache de faciles justifications. Mais lorsque les circonstances qui necessitent ces excuses sont passees, nous nous condamnons d'autant plus severement que nous avons ete plus indulgents pour nous innocenter. Il ne s'agissait plus a cette heure de balancer une resolution et de m'arreter a celle qui s'accommodait avec mes secrets desirs. Le moment des compromis hypocrites etait passe, celui de la franchise etait arrive. J'etais revenu a Marseille pour Clotilde, et c'etait pour Clotilde, pour elle seule, que j'avais accepte le commandement qu'on m'avait donne. Les services que je pouvais rendre, tromperie; la peur de perdre ma position, mensonge; la verite, c'etait la peur de compromettre mon amour et de perdre Clotilde. Jusqu'ou n'avais-je pas ete entraine par cette faiblesse d'un coeur lache? Maintenant, Dieu merci, l'ir
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