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j'avais laisse echapper un geste d'etonnement: --Qui nous sommes, n'est-ce pas? continua-t-il; rien n'est plus juste: precisement, nous sommes cette autorite competente que vous demandez, et comme nous n'avons pas encore mis le departement en etat de siege, c'est l'autorite civile qui commande. Je n'avais pas eu l'avantage dans cette discussion rapide ou les paroles s'etaient heurtees comme dans un combat; je sentis que la situation du vieux bucheron devenait de plus en plus mauvaise. Mais que faire? Je ne pouvais me mettre en opposition avec l'autorite departementale, et puisqu'ils reclamaient ce prisonnier qui n'etait pas le mien d'ailleurs, mais celui des paysans, je ne pouvais pas prendre les armes pour le defendre. Je ne pouvais qu'une chose: refuser mes hommes pour le faire fusiller, s'ils persistaient dans cette epouvantable menace, et a cela j'etais parfaitement decide. Ils ne le fusilleraient pas eux-memes. --Ce bucheron est dans la prison de la mairie, il vous appartient. --Tres-bien, dit M. de Solignac. --Tres-bien, repeta son acolyte. --Maintenant, dit M. de Solignac, voulez-vous designer les hommes qui doivent former le peloton d'execution? --Non, monsieur. --Vous refusez d'obeir a notre requisition? dit froidement M. de Solignac. --Absolument. --Vous vous mettez en revolte contre l'ordre du ministre? --Oui, monsieur; nous sommes des soldats, nous ne sommes pas des bourreaux; mes hommes ne fusillent pas les prisonniers. M. de Solignac ne se laissa pas emporter par la colere; il me regarda durant quelques secondes, puis d'une voix qui tremblait legerement et trahissait ainsi ce qui se passait en lui: --Capitaine, dit-il, je vois que vous ne vous rendez pas compte de la situation. Elle est grave, extremement grave. Tout le pays est souleve. L'armee de l'insurrection est formidable; elle s'accroit d'heure en heure. Pour l'attaquer, nous n'avons que des forces insuffisantes, et l'etat des troupes ne permet pas cette attaque aujourd'hui; il faudra la differer jusqu'a demain, peut-etre meme jusqu'a apres-demain. Pendant ce temps, les paysans de cette contree vont rejoindre les bandes insurrectionnelles, et quand nous attaquerons, au lieu d'avoir six ou sept mille hommes devant nous, nous en aurons peut-etre douze mille, peut-etre vingt mille; car les bandes des Basses-Alpes nous menacent. Il faut empecher cette levee en masse et cette reunion. Nous n'avons qu'un moyen: la terreur; il
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