reres sont Bernard et Thierry, deux
clercs bretons dont Othon de Frisingen vante la subtilite. (Voy.
ci-dessus, i. I, p.103.)]
[Note 218: _Theol. Christ_., p. 1316.]
Nous atteignons a cette demonstration. C'est ici le point
dangereux[219].
[Note 219: _Introd_., p. 1007-1102.
Dieu est indivisible. "La purete de la substance divine n'admet ni
accidents, ni formes, ni parties. Elle est forme, dit Boece, et ne peut
etre soumise a aucune forme[220]." Dieu est immutable.
Stabilisque menens das cuneta moveri[221].
[Note 220: Booeh., _De Trinit. unit. Det_, p. 59. C'est un principe
convenu que la distinction de la forme et de la matiere n'est pas
applicable a la divinite. Dans Aristote, la divinite est l'acte pur. En
disant qu'elle est forme, Boece entend qu'elle a en elle-meme toute la
vertu de la forme, c'est-a-dire l'essence formatrice.]
[Note 221: Boeth., _De Consol. phil., i. III, p. 918.]
Or, maintenant, comment dans l'etre simple, pur, identique, immutable,
sans accident, sans forme, concevoir et assigner trois personnes? Point
de multitude reelle[222]; la substance est une. Point de nombre reel,
ni trois, ni plusieurs; la substance est simple et indivise. Point de
diversite; elle est identique et invariable. Comment donc admettre
la pluralite, la diversite des personnes? Comment une personne
differe-t-elle d'une personne, sans differer de la Trinite meme? "C'est
une exposition difficile peut-etre, impossible meme a l'homme, surtout
quand on s'efforce de satisfaire a la raison humaine, et qu'on veut, en
examinant une chose pour en determiner la propriete, s'appuyer de la
comparaison avec les proprietes de la generalite des choses.... La
nature divine n'eloigne trop de toutes les autres natures qu'elle
a formees, pour que nous trouvions dans celles-ci des similitudes
convenables. Les philosophes qui adoraient le Dieu inconnu, ont juge
que sa nature depassait tellement la pensee humaine, qu'ils n'ont ose
l'atteindre ni tente de la definir; et le plus grand de tous, Platon,
n'ose dire ce qu'est Dieu, sachant seulement que les hommes ne peuvent
savoir quel il est[223]." Aussi quelques-uns, voyant qu'on ne pouvait
ni le concevoir ni l'exprimer, l'ont-ils exclu du nombre des choses, en
sorte qu'ils ont semble pretendre que Dieu n'etait rien. Toute chose,
en effet, est ou substance, ou quelqu'une de ces choses generales qu'on
appelle predicaments. Or comment classer Dieu? Aucune chose, hormis
les substances,
|