a illa officium non
exercebit, quod est, parochiam non tenebit." p. 91. Tout ceci prouve
que le celibat des pretres, quoique estime et habituellement prescrit,
n'etait pas une regle Commune a toutes les eglises.]
Le dernier point traite dans l'Epitome, comme apparemment a la fin de
l'Introduction, puisqu'il etait annonce au debut, c'etait la charite.
Elle est l'amour honnete, ou l'amour qui se rapporte a une fin
convenable. Si j'aime quelqu'un pour mon utilite, mais non pour
lui-meme, ce n'est pas de l'amour. Si je lui souhaite la vie eternelle,
non pour lui, mais pour etre delivre de sa presence, ce n'est point un
amour qui tende a sa fin convenable. La fin legitime de l'amour, c'est
Dieu meme. Notre amour pour Dieu et pour le prochain doit repondre a
l'amour de Dieu pour nous-memes. Seulement, tandis que la charite divine
n'est point une affection de l'Etre immuable, mais la disposition que sa
bonte a prise de toute eternite pour le bien de sa creature, notre amour
est un mouvement de l'ame, d'abord vers Dieu, puis vers le prochain;
amour absolu et sans limite pour Dieu, amour subordonne a l'amour divin
quand il se porte vers nos semblables.
La charite etant la premiere des vertus et la base de toutes, nous
devons la retrouver en quelque sorte dans les autres vertus. Elles ne
sont vertus qu'a la condition de l'amour, elles ne sont vertus que si
nous les pratiquons a cause de Dieu. Les philosophes ont distingue et
defini les vertus. Socrate les a ramenees a quatre, la prudence, la
justice, la force, la temperance. Aristote en a separe la prudence, qui
est pour lui une science plutot qu'une vertu[265]. Toutes ces vertus ont
des vices pour opposes; ces vices conduisent a des peches. Ce qui fait
la faute dans le peche, c'est le mepris du Createur. Aussi le merite
est-il uniquement dans la bonne volonte. La bonne volonte, c'est la
volonte du bien inspiree par l'amour de Dieu. Ce qu'elle merite, c'est
la vie eternelle, et elle l'obtient par la remission des peches.
Les peches sont remis par la contrition, la confession, la
satisfaction[266]. En finissant, Abelard touche avec clarte et precision
a tous ces points, qu'il considerera plus a loisir dans d'autres
ouvrages plus etendus et plus authentiques. Mais ce qu'il en dit ici
suffit pour nous autoriser a penser que l'Introduction contenait en
substance toutes ses idees sur les divers points de la theologie. Il y
approfondissait surtout le dogme de la Trinite; mais il n'o
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