qui s'efforcent
de detruire son temple par les coups redoubles du belier de leurs
arguments.
[Note 289: On a vu qu'il est douteux que ces ouvrages theologiques
soient de Boece. (c. 1, p. 160.)]
"Mais enfin, puisque l'importunite de ces querelleurs ne peut etre
reprimee par l'autorite ni des saints, ni des philosophes, et qu'il faut
absolument leur resister par le raisonnement humain, nous avons resolu
de repondre aux fous suivant la folie, et de pulveriser leurs attaques
par les moyens qui leur servent a nous attaquer[290]."
[Note 290: _Theol. Chr_., p. 1256.]
Ici Abelard, rentrant peut-etre plus completement dans sa vraie pensee,
revient a l'idee qu'il faut prendre aux incredules leurs armes, et les
confondre par leurs propres arguments. "Si cette obscurite si profonde
aveugle notre raison, qui se signale plus par la religion que par le
genie, et si a tant de recherches des plus subtiles, notre petitesse ne
suffit pas ou succombe vaincue, que nos adversaires n'imaginent point
pour cela d'incriminer ou de censurer notre foi, qui n'en vaudrait pas
moins en elle-meme, quand un homme aurait faibli dans la discussion. Que
personne ne m'impute a presomption d'avoir entrepris ce que je n'aurai
pas accompli; mais qu'il pardonne a une intention pieuse qui suffit
aupres de Dieu, si l'habilete fait defaut. Tout ce que nous exposerons
sur cette haute philosophie, nous professons que c'est une ombre et non
la verite, une certaine ressemblance et non la chose meme. Quel est le
vrai? Dieu le saura. Quel est le vraisemblable et le plus conforme aux
raisons philosophiques? je pense que je le dirai. En cela, si mes fautes
veulent que je m'ecarte de la pensee et du langage catholiques, qu'il me
pardonne, celui qui juge des oeuvres par l'intention, pret que je suis
toujours a donner toute satisfaction en effacant ou corrigeant tout ce
qui sera mal dit, lorsqu'un fidele m'aura redresse par la vertu de la
raison ou l'autorite de l'Ecriture[291]."
[Note 291: _Id., ibid_., p. 1256-1258. Ceci est repris du prologue de
l'Introduction, p. 974.--Voy. ci-dessus, p. 185.]
III. La trinite des personnes qui sont en Dieu, est un seul Dieu[292].
"La religion de la foi chretienne tient invariablement, croit
salutairement, affirme constamment, professe sincerement que le Dieu un
est trois personnes, le Pere, et le Fils, et le Saint-Esprit, un seul
dieu et non plusieurs dieux, un seul createur de toutes choses visibles
et invisibles..... un
|