t au plus qu'_identite de propriete_[339].
[Note 339: _Theol. Christ_., t. IV, p. 1803-1804.]
II. La seconde similitude qui indigne saint Bernard est celle de
l'airain et du sceau d'airain. Nous la croyons malheureusement choisie,
et, l'auteur lui-meme semble l'avoir repudiee, on la remplacant dans son
second ouvrage par celle de la cire et de l'image de cire, sur laquelle
il insiste beaucoup moins, et que Bossuet a plus tard adoptee. Toutefois
n'exagerons rien; cette comparaison ne differe de la precedente,
qu'ainsi que le particulier du general, On sait quelle liaison unit la
doctrine du genre et de l'espece, et cette maxime d'Aristote que tout se
compose de matiere et de forme. Si donc ou a pu comparer la distinction
et la consubstantialite du Pere et du Fils a la relation du genre et
de l'espece, on pourra, dans une certaine mesure, les comparer a la
relation dans laquelle une matiere doit a l'intervention de la forme, de
devenir un certain _materie_. On pourra dire, par exemple: l'airain est
la matiere du materie appele sceau d'airain; le sceau d'airain est de
l'airain. Il est le meme que l'airain, en ce sens du moins qu'il a la
meme substance materielle, ou, comme nous dirions, la meme matiere.
Cependant s'ensuit-il que l'airain soit essentiellement sceau d'airain?
Si donc vous m'objectez en theologie que le Fils ne peut etre de meme
substance que le Pere, et par la identique au Pere, sans que l'inverse
soit vraie, sans que le Pere soit le Fils, je repondrai que, si cette
objection est generale, absolue, elle porte a faux: un etre peut etre
consubstantiel a l'etre dont il est forme, engendre, constitue, sans
que celui-ci soit celui-la; c'est ce qui a lieu entre la matiere et le
materie, l'airain et le sceau d'airain, la cire et l'image de cire.
Voila quelle est la portee assez restreinte de ces similitudes. Il en
resulte que les fins de non-recevoir absolues doivent etre ecartees, et
qu'il faut acquiescer au dogme, ou en venir aux objections directes,
attaquer la Trinite en elle-meme si on l'ose, en cessant d'invoquer les
regles communes de la science et les principes de la dialectique. C'est
a ce point qu'Abelard se proposait de reduire ses adversaires.
Maintenant, que la comparaison soit dangereuse, qu'elle puisse
facilement engendrer des idees fausses, et, suivie jusqu'au bout,
entrainer a de monstrueuses conclusions, je ne le nie pas; saint Bernard
a signale quelques-unes de ces mauvaises consequences, et
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