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celle de Platon, celle d'Aristote, celle de Plotin lui sont applicables dans ce qu'elles ont de vrai. Etre, dit saint Augustin, c'est etre un[365]. L'etre par excellence est donc l'unite supreme; c'est-a-dire qu'il est sans nombre, sans succession, sans quantite. Comme il est l'unite reelle[366], la division du tout et des parties ne lui est point applicable. D'ou resulte l'aveu unanime qu'en Dieu la substance ou l'essence est une. [Note 365: "Nihil est esse quam unum esse." _De Mor. Manich._, c. VI.--Cf. Athan., _Cont Sabellian._, t. II, p. 37. _De Decret. Nic._, p. 418, Paris. 1698.--Nanzianz., _Orat._ XLIII,--Nyss., _Cont. Eunom._, I,--Basil., _Cont. Eunom._, I et II.--Cyrill. Alex. _Thesaur._, XIII, Dialog. VII.--Damasc., _De Fid._, I, XII et XIV.] [Note 366: [Grec: Kata hupokeirlenon]. Arist. _Met._. IV, VI.] Cependant on distingue des personnes dans son essence, ou dans sa nature des hypostases, ou dans sa substance des proprietes. Cette distinction divise-t-elle l'unite? non, l'unite subsiste, la Divinite demeure indivise dans les divises[367]. Elle est commune aux trois personnes, identique dans le divers, monade dans la triade. C'est le paradoxe de la Divinite, dit saint Gregoire de Nazianze, que d'avoir a la fois la division et l'unite. "Dieu est nombre et il n'est pas nombre, dit saint Augustin, c'est la l'ineffable[368]." Comment est-ce possible? telle est la question que se posent distinctement les Peres[369]. [Note 367: [Grec: Ameristos eu memeriomeuois e theotes]. Damasc., _De Fid._, I, x.] [Note 368: _Or._ XXIII.--_In Johan._, tract. XXXIX.--Cf. Bernard., _De Consid._, V. vii.] [Note 369: Notamment les deux Gregoire. Naz., _Or._ XLV, et Nyss., _Lib. ad Ablab.] La premiere solution de cette question semble etre, l'unite etant admise comme substantielle, de regarder la division comme purement intelligible; et les passages ne manquent pas ou il est formellement dit qu'il n'y a en Dieu de distinction que par la pensee, que toutes les differences y sont rationnelles, ideales, relatives enfin a l'esprit humain[370]. Mais la consequence serait, que la Trinite, au lieu d'etre quelque chose de reel, ne serait qu'une conception analytique de la Divinite, qu'une distinction purement humaine entre ses actes ou ses attributs. Les personnes ne seraient plus que des abstractions. Ce conceptualisme theologique aneantirait le dogme meme qu'il aurait pour but d'expliquer, et les termes sacres de Pere, de
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