i la substance est une et reelle; chaque
personne en est distincte par la propriete qui la constitue. Cette
propriete n'est pas accidentelle, puisqu'elle est constitutive; elle
n'est pas une forme ou qualite, car alors elle serait une addition
a l'essence, et Dieu serait compose; elle ne se dit pas _secundum
substantiam_, mais elle n'est pas pour cela _secundum accidens_. Il y a
entre la substance et l'accident un intermediaire, c'est la relation.
Ou les proprietes de Dieu sont dites _ad se_, et alors elles sont
les proprietes essentielles et absolues, qui ne sont separables de
l'essence, que dans le langage humain; ou bien elles sont dites _ad
alterum_, comme la paternite, la generation, la procession, et elles
sont relatives. Tandis que l'accident est variable, la relation ici
ne l'est pas; comment le serait-elle entre deux termes eternels? Les
relations des personnes, etant des relations, ne sont pas absolues, mais
elles sont le mode de subsister de l'essence[379]. Elles ne sont donc
pas hors de l'essence, elles ne la doublent pas. Elles peuvent sans
doute etre concues comme des accidents; c'est une suite de la faiblesse
de notre esprit, qui ne saurait atteindre la realite de l'etre
divin; mais elles sont constitutives de l'essence, elles sont donc
_substantiale quippiam_[380]. L'unite absorberait les personnes, si la
relation ne s'y opposait; la relation engendrerait la pluralite, si
l'unite n'y resistait[381].
[Note 379: [Grec: Ouki ousias deloitika, alla tes pros allela scheseois,
kai tou tes huparxeois tropou.] _Id., ibid._ I x.]
[Note 380: Petau, t. IV, c. x, p. 395-397, t. II.]
[Note 381: Aug., _De Trin._, V, v, xi, et xiii.--VI, ii, iii, v.--VII,
ii.--Saint Anselme dit: "Trinitatis et relationis consequentiae se
contemperant ut nec pluralitas quae sequitur relationem, transeat ad
ea in quibus praedictae sonat simplicitas unitatis; nec unitas cohibeat
pluralitatem ubi eadem relatio significatur. Quatenus nec unitas
amitiat aliquando suam consequentiam, ubi non obviat aliquae relationis
oppositio; nec relatio perdat quod suum est, nisi ubi obsistit unitas
inseparabilis." (_De Proc. Spir. S._, c. ii, p. 50. Cf. Nyss., _Cont.
Eunom._, II.)]
C'est par la relation differente, ensemble avec l'essence identique, que
l'hypostase est constituee.
Ainsi l'hypostase, ou personne, ne designe l'essence qu'indirectement
(_in obliquo_), mais directement (_recte_) elle exprime la relation.
Dans les choses creees, auc
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