ort similaire entre les creatures, et que cette
communaute sans pareille n'altere pas l'unite de substance.
[Note 385: _De fid_., I, VIII et seq. C'est meme, suivant saint Jean
de Damas, ce qui fait que l'espece ou genre est dans la Divinite une
essence simple, une veritable substance, tandis que l'unite d'essence
des individus crees n'est qu'une communaute, une ressemblance. Celle-ci
en Dieu se prend comme reelle, [Grec: to koinon kai en theoreitai
pragmati], et dans les autres choses elle n'est que pensee, [Grec:
thsoireitai logos chai epinoia]; et reciproquement, tandis que les
individus crees sont percus reellement differents, les differences des
personnes divines ne sont que distinguees par l'intelligence, [Grec:
epinoia to digraemenon.]]
L'autre interpretation repousse la precedente pour plusieurs raisons.
D'abord, c'est que la distinction des universaux et des individus
n'etant qu'une maniere de comprendre les choses, est de droit
inapplicable a Dieu, c'est-a-dire a l'incomprehensible; puis la
diversite des personnes dans une essence dont l'unite serait collective
accroitrait et composerait cette essence, dont elle rendrait la quantite
proportionnelle au nombre des personnes. Trois statues d'or font plus
d'or qu'une seule des statues, tandis que le nom de Dieu, donne a
chacune des trois personnes de la Trinite, ne cree pas plus trois dieux
que trois fois le nom de soleil ne cree trois soleils[386]. L'unite
de Dieu est, a proprement parler, la singularite[387]. De toutes les
distinctions dialectiques il n'en faut donc garder qu'une, la relation:
il est universellement admis que les proprietes sont des relations;
les personnes n'existent donc que par les relations, et combinees avec
l'identite de l'essence, ces relations la caracterisent sans cependant
la decomposer, et y introduisent une inexprimable difference, seule
compatible avec la parfaite unite[388].
[Note 386: Aug., _De Trin_., VII, vi.--Boeth., _Quom. Trin. est un._, p.
959.]
[Note 387: [Grec: Ouk eipos omoioteta, alla tautoteta], dit Damascene,
qui n'est pas toujours d'accord avec lui-meme. _De Fid_., 1, viii.
"Pater, et Filius, et Spiritus Sanctus per hoc, quia cum est Deus in
Deo, non est nisi unus Deus, servant in deitate, ad similitudinem unis
hominis, singularitatem." (S. Anselm., _De Proc. Sp_. S., in fin.)]
[Note 388: Basil., _Ep_. XLIII.]
Au reste, ces deux interpretations ont deux caracteres communs; l'un
dangereux, c'est qu'elles t
|