Fils, de Saint-Esprit
deviendraient des symboles. On aurait donc concede les noms abstraits
des trois personnes aux besoins de notre intelligence, leurs nome
mystiques aux exigences de notre imagination. C'est la le fond de
l'heresie de Sabellius.
[Note 370: _Ratione, cogitatione_, [Grec: epinoia, kat
epinoian].--Petav., _Dogm. Theol._, i, I, L II, c. vii.]
La foi s'en defend, et la theologie y resiste, d'abord par la definition
des personnes. Les noms de personne et d'hypostase signifient quelque
chose de reel. En principe, il n'y a de personnes que les substances.
L'hypostase, en general, c'est la substance realisee, la substance
individuelle; la personne, c'est le nom de toute hypostase rationnelle
(raisonnable), c'est-a-dire de toute substance individuelle
intelligente. Cette definition est a peu pres universellement
admise[371].
[Note 371: Boeth., _De duab. Nat_., p. 951, Saint Anselme accepte la
definition (_Monol_., c, LXXVIII, p. 27). Mais Richard de Saint-Victor
l'a attaquee sans succes. Petav., _id_., t, 11, I. IV, c, ix.]
Mais si la preoccupation exclusive de l'unite d'essence incline a
l'heresie de Sabellius, l'insistance sur la realite des personnes penche
vers celle d'Aruis[372]. Il faut admettre les personnes comme
reelles, et cependant ne pas introduire dans la Divinite une division
essentielle. Point de parties en Dieu; cependant point de personnes
sans substance. Comment donc faire? Qu'est-ce que les personnes? des
differences ou tout au moins des distinctions en Dieu. Que sont ces
distinctions? elles sont reelles. Dans la personne il y a donc une
substance; mais laquelle? la substance divine. Ainsi les personnes sont
substantielles; seulement elles sont numeriquement diverses, et leur
substance ne l'est pas. Comment cela se peut-il? C'est precisement la le
merveilleux, le divin; c'est que Dieu n'est pas dans les conditions de
l'etre telles que nous les manifestent les choses creees.
[Note 372: Aussi Gregoire de Nazianze dit-il qu'on regardait ceux qui
employaient le mot [Grec: upostasis] comme plus pres de l'arionisme, et
ceux qui preferaient le mot de [Grec: prosopon] comme plus voisins du
sabellianisme. (_Or._ XXI.)]
Telle est au fond la solution de la foi, et, a mon avis, l'unique
solution raisonnable. Les theologiens sont tous obliges d'y revenir,
mais par un detour, et la plupart ne se contentent pas de recuser _a
priori_ la dialectique. Le probleme etant de concilier l'unite de
l'e
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