lles qui
procedent et celles de qui les autres procedent (_Summ_., I, qu. xxvii,
art. 1). On a meme voulu Pousser les distinctions verbales plus loin, et
attribuer au Pere l'expression _ex quo_, au Fils _per quem_ et au Saint
Esprit _in quo_, en se fondant sur un verset de saint Paul (I Cor.,
viii, 6.--S. Basil., _De Spir. Sanct_., c. ii). Mais cette distinction
n'est pas admise, on y oppose des passages Formels, entre autres Rom.
xi. 36. C'est un caractere ou propre, Generalement reconnu au Pere, que
de n'avoir ni auteur ni principe, d'etre [Grec: autogenes, anaitios,
ouk ek tinos] (Damasc., _De Fid_., I, viii); d'etre par soi-meme ou de
n'etre pas par un autre que par soi. "Proprium est Patris," dit Alcuin,
"quod solus est Pater et quod ab alio non est nisi a se." (_Qu. De
Trin_., p. 762); tandis qu'on trouve partout que le Fils est "ex Patre,
ab alio," et notamment dans saint Augustin, "de Patre est Filius, non
est de se" (_Cont. Max_., c. xiv.--Tract. xx _In Johan_.); dans saint
Ambroise: "Dicitur Deus pater quia ipse est ex quo.... et sapientia....
et dilectio.... et ex ipso sunt quia non a se" (_De Dign. Cond. hum_.,
c. ii). D'ou il suit que le Fils n'est pas [Grec: autotheos]. "Pater
a nullo habet essentiam nisi a se ipso, Filius habet essentiam suam a
Patre" (Anselm., _Monol_., c. xliv). Ce qui ne veut pas dire cependant
que l'essence engendre une autre essence, la consubstantialite y
perirait. P. Lombard et saint Thomas ont bien etabli ce point, malgre
les objections de Richard de Saint-Victor. Cependant les protestants ont
ete plus loin; Calvin, Beze ont soutenu qu'il fallait croire que le Fils
a l'essence et la divinite par lui-meme. "Si a se Deus non est," dit
un docteur, "quomodo Deus erit?" Cependant La doctrine catholique est
formelle. "Tout ce qu'ont le Fils et le Saint-Esprit, ils l'ont du Pere,
meme l'etre, [Grec: kai auto to einai]" (J. Damasc., _De Fid_., I, x).
On explique cette doctrine en developpant ces mots de saint Jean: "Comme
le Pere a la vie en lui-meme, il a donne au Fils d'avoir la vie en
lui-meme" (v. 26). La generation parfaite et divine a cette vertu de
faire que le Fils soit tout ce qu'est le Pere, excepte d'etre le Pere
(P. Lomb., I. i, dist.v.--Voy. Le P. Petau, t. II, t. II, c. vi; t. VI,
c. x, xi et xii).]
Le point qui parait le plus toucher saint Bernard, est l'attribution
speciale de la bonte au Saint-Esprit. Qui n'en apercoit la raison?
L'Evangile contient ces paroles mysterieu
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