ubstantiellement, mais relativement, chacun des predicats relatifs
designant en disjonction le Pere, le Fils ou le Saint-Esprit, quoiqu'en
construction (c'est-a-dire tous reunis en Dieu), ils n'aient plus
d'objet auquel ils soient relatifs[342]."
[Note 342: _Theol._, t. III, p. 1286.]
Saint Bernard dit que suivant Abelard la puissance entiere a ete
accordee au Pere, et que le Fils n'a obtenu qu'une demi-puissance.
Abelard avait dit: "Nous ne disons pas le Fils ou le Saint-Esprit moins
tout-puissants que le Pere.... La puissance des trois personnes est la
meme[343]."
[Note 343: _Introd._, t. I, p. 989 et 991.]
Saint Bernard dit que la foi catholique a leve toutes les difficultes
par la distinction d'_alius_ et d'_aliud_, ou qu'elle a, grace a
ce qu'on pourrait appeler la difference adjective et la difference
substantive, concilie l'unite de la substance et la diversite des
personnes. Abelard avait dit: "Le Pere n'est pas autre chose (_aliud_)
que le Fils ou le Saint-Esprit.... Il n'est pas, dis-je, autre chose en
nature, mais il est autre (_alius_) en personne.... Celui-ci n'est pas
_celui qui_ est celui-la, mais il est _ce qu'_est celui-la.... On ne
peut dire qu'une quelconque des trois personnes qui sont en Dieu,
soit autre chose qu'une autre, leur unique substance etant absolument
singuliere, et ne comportant aucune diversite de formes, ou de
parties[344]."
[Note 344: _Introd_., t. I. p. 982 et 983. _Theol_., t. III, p. 1201 et
1203, et t. IV, p. 1301 et 1302. Cette distinction entre le neutre et le
masculin est consacree en theologie; elle est dans Gregoire de Nazianze
(Ep. I, _ad Cledon Orat_., LII); dans saint Hilaire (_De Trin_., t. II,
et t. VII); Saint Augustin (tract. Xxxvi: _In Johan_., et dans l'Append.
du t. VI, _De Fid. Ad Petr_., c. I); dans saint Ambroise: "Et ipsum ipsa
quod ipse; et ipsum ipse quod ipsa; et non ipsum ipsa qui ipse, et non
ipsa ipse quae ipsa." (_De Dign. cond. hum_., c. II.)--Cf. saint Anselme
(_Monol_., c. XLI); saint Thomas (_Summ_., I, qu. XXXI, 2), et Pierre
Lombard (_Sent_., t. I, dist. 8).]
Dans toutes ces distinctions, il en est une qu'on n'attaque point, et
qui nous semblerait, a nous, la plus grave; et la voici. Comme etant une
certaine puissance, une espece, un _materie_, le Fils a la propriete
d'_etre par un autre, esse ab alio_, tandis que le Pere n'est que par
lui-meme. Etre par un autre ou d'un autre, _esse ab alio ou ex aliquo_,
est une expression connue dans
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