. II, p. 629-650.)---_S.
Bernardi Epist._ CLXXXVII et seq., CCCXXXVII et seq. et _Tract. contr.
error. Abael. seu Opusc._ XI. (_Op. omn._, v. I, t. I et II)--Hugues
et Richard de Saint Victor ont aussi critique ou indirectement refute
certaines opinions d'Abelard (Hugon. S. Vict., _Op._, 8 vol. in-fol.,
1618, t. III, _Summ. sent._, Tract. I, p. 430. _De Sacram._, t. II,
para XIII, c. VII, p. 669.---Rich. S. Vict. _Op. passim._)--Bernard de
Luxembourg, dans son Catalogue haereticorum, fol. lxiii, veut qu'une des
epitres de saint Anselme soit dirigee contre Abelard; mais c'est une
erreur evidente.]
I.
La methode generale d'Abelard etait le premier. Il veut traiter
l'Ecriture sainte comme la dialectique, dit Guillaume de Saint-Thierry,
et il controle la foi par la raison. Par la, dit Gautier de Mortagne,
il a ramene la foi a n'etre qu'une simple opinion. Et dans la lettre
celebre ou saint Bernard, s'adressant au pape, reunit et discute les
principaux chefs d'accusation, il commence par celui-la[300].
[Note 300: _Ab. Op._, p. 270, et S. Bernardi _Op., Ep. pap. Innocent._,
t. I ep. cxc. et t. II, p 610.]
"Nous avons en France un theologien nouveau, devenu tel d'ancien maitre
qu'il etait, et qui apres s'etre joue des son premier age dans l'art
dialectique, s'egare maintenant dans la science de l'Ecriture sainte.
Il s'efforce de ranimer de vieux dogmes assoupis et deja condamnes, les
siens et ceux des autres, et de plus il en ajoute de nouveaux. Comme de
toutes les choses qui sont au-dessus du ciel et au-dessus de la terre,
il ne daigne rien ignorer, excepte la sainte ignorance (_nihil proeter
solum nescio quid nescire_), il leve la face vers le ciel et scrute les
profondeurs de Dieu; puis, revenant vers nous, il nous rapporte des mots
ineffables qu'il n'est pas permis a l'homme de prononcer. Et pret a
rendre raison de tout, il presume des choses au-dessus de la raison,
contre la raison, contre la foi. Quoi de plus contraire en effet a la
raison que l'effort de surmonter la raison par la raison? Et quoi de
plus contraire a la foi, que de refuser de croire a rien de ce qu'on ne
peut atteindre par la raison? Enfin voulant interpreter cette parole
du sage: _Qui croit vite est leger de coeur_ (Eccles. xix, 4.): Croire
vite, dit-il, c'est accorder la foi avant la raison, tandis que Salomon
n'a point voulu dans cet endroit parler de la foi en Dieu, mais de la
credulite mutuelle entre les hommes. Car pour la foi en Dieu, le p
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