de la science
divine." Or, tout nombre vient de l'unite, et l'unite subsistante
par soi, germe et cause de tout nombre, signifie le Dieu, unique
tout-puissant, tellement parfait et simple qu'il n'a besoin d'aucun
autre, et que nulle creature ne peut exister sans lui. Dieu le pere
n'est engendre d'aucun, _de nullo_. Nous distinguons la source, le
ruisseau, l'etang; et cependant en tous trois est un seul et meme
element, l'eau. Ainsi, dans les trois personnes est une seule et meme
substance.
L'unite ou le nombre un cree tout nombre par le second nombre. Ainsi,
Dieu le Pere cree tout par son Verbe. L'unite s'engendre par elle-meme,
c'est-a-dire qu'elle n'est pas engendree; mais pour engendrer un nombre,
il faut l'unite plus un. Ce second ou le binaire est produit par le
premier (apparemment parce qu'il est le premier pris deux fois), et il
est toujours unite (puisqu'il n'est que l'unite, plus l'unite). Ainsi
la seconde personne est engendree de la premiere, et cependant elle est
toujours unite. Quant au troisieme nombre, il n'est pas engendre des
deux autres (apparemment parce que deux pris une fois serait deux, et
pris deux fois serait quatre). Mais il procede, puisque le troisieme a
besoin des deux autres pour etre le troisieme; il faut deja avoir deux
pour avoir trois. Ainsi le Saint-Esprit procede et n'est pas engendre.
Autres similitudes. Pour qu'il y ait une maison, il faut au moins
deux murs, plus un toit. Ce sont comme les trois elements de l'unite
_maison_. Dans un cierge allume, il y a la meche, la cire, la lumiere.
C'est la lumiere qui constitue l'unite substantielle, comme le toit
celle de la maison, comme le troisieme un constitue l'unite des deux
autres, comme le Saint-Esprit l'unite de la Trinite, _du Dieu qui vit et
regne avec toi dans l'unite du Saint-Esprit_. Le signe de la croix,
le triangle peuvent aussi etre ramenes a quelque ressemblance de la
Trinite[316].
[Note 316: _Venerabilis Othloni Dialogus de Tribus quaestionibus_,
c. XXXIV, XXXVI, XXXVII et XXXVIII.--Ejusdem _Liber de Admonitione
clericorum_, c. III.--_Thes. noviss. Anecd._, A.B. Pezio., pars III, p.
203-211 et 411.]
Or, le venerable Othlon, moine et doyen du monastere imperial de
Saint-Emmeram, et qui fleurissait au XIe siecle, n'a point appele sur sa
tete les foudres de l'Eglise. Et cependant que d'heresies cachees sous
le luxe de ses metaphores!
On pourrait invoquer de plus grands exemples; on pourrait citer Scot
Erigene, qui c
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