aur. nov. anecd_., t. V, p. 1152.--Hist.
litt. de la France, t. XII. p. 19, 120 et 139.]
[Note 306: _Ab. Op., Apolog_. in princip., ou ep. xx, p. 311.]
Guillaume de Saint-Thierry s'indigne de cette reponse; un autre censeur,
reste inconnu, est revolte d'un tel mensonge. Des benedictins modernes
s'etonnent d'une telle _impudence_[307]. Est-il donc vrai qu'Abelard ait
entendu contester au Pere et au Fils la toute-puissance divine, ce qui
eut ete lui contester la divinite? Il n'y a qu'un Dieu, dit-il, il n'y a
qu'un Tout-Puissant. Chaque personne est Dieu, donc chaque personne est
le Tout-Puissant. Des le concile de Soissons, il avait professe
cette maxime de saint Athanase en presence de son juge incertain et
trouble[308]. Et cependant il a dit: "Posons Dieu le Pere comme la
puissance divine et Dieu le Fils comme la divine sagesse, et considerons
que la sagesse est une certaine puissance.... une certaine portion de la
puissance divine qui est la toute-puissance.--La bonte, designee par le
nom de Saint-Esprit, n'est pas en Dieu quelque puissance ou sagesse;
etre bon n'est pas etre sage ou puissant.--La sagesse est une certaine
puissance, tandis que l'affection de la charite appartient plus a la
bonte de l'ame qu'a sa puissance.[309]" Que signifient donc ces paroles?
Est-ce que le Fils n'a qu'un peu de puissance, et le Saint-Esprit nulle
puissance? Mais la pensee contraire ressort constamment et clairement de
la foi et de la doctrine d'Abelard. Il y aurait injustice, meprise a
lui reprocher une induction eventuelle ou possible, comme une maxime
etablie, il y aurait, comme il dit, _malice_ dans l'imputation.
[Note 307: _Thes. nov. anecd_., t. V, p. 1148 et 1153, et _Bibi. Cist_.,
t. IV; Guill. S. Theod., _In Error. Ab_., c. 1, p. 113, et _Disput.
anon. Abb_., 1, I, p. 240]
[Note 308: _Introd_., t. I, p. 982, 988, 989, 991, t. II, p.
1084.--_Theol. Chr_., t. III, p. 1258.--Ab. Op., _In Symbol. Athan_., p.
382. _Epist_. I, p. 24, et notre livre l, t. I, p. 93.]
[Note 309: _Introd_., p. 1085, 1086.--_Theol. Chr_., t. IV, p. 1318 et
1329.]
Voici son idee generale. Dieu est une seule substance et trois
personnes: les personnes ne sont donc pas differentes de substance,
ou distinctes par la substance, ainsi qu'on le devrait dire de toutes
autres personnes. Alors elles ne peuvent differer que par leurs
caracteres propres, ou leurs proprietes. Ces proprietes ne sont pas
celles de la substance divine; les personnes ne sau
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