s en titre, qui,
du haut de la chaire enseignante, annoncent que Dieu ne peut etre
Pere, Fils ou Saint-Esprit accidentellement, et que les proprietes des
personnes sont necessairement reelles en dehors de son essence, si
l'on ne veut que la Trinite s'evanouisse. Il ne faut pas chercher une
difference plus grande entre Dieu le Pere et Dieu le Fils qu'entre un
homme pere de celui-ci et le meme homme fils de celui-la. S'il est vrai
qu'en Dieu tout est Dieu, ce n'est que relativement qu'il peut porter
un autre nom que Dieu. Les proprietes des personnes sont donc des
relations. Ce que signifie la distinction des personnes, c'est que par
disjonction on dit Dieu le Pere, Dieu le Fils, Dieu Saint-Esprit; c'est
une distinction relative, ce sont des noms relatifs; seulement il ne
s'agit point de relation a une autre personne. Le terme auquel le
premier terme est relatif manque, ou plutot les relations de Dieu sont
a Dieu meme: le Pere est pere de Dieu, le Fils fils de Dieu, le
Saint-Esprit procede de Dieu; aussi la theologie appelle-t-elle les
relations _relations interieures de la divinite_[295].
[Note 295: "Opponunt Deum non esse tres personas nisi etiam tria."
(_Theol. Chr._, t. IV, p.1202.) La reponse a cette objection repose sur
une difference entre _tres_ et _tria_, conforme egalement au langage
dialectique (car _tria_, c'est _tres res_, tandis que _tres_ se rapporte
a _personae_) et au texte de l'Evangile: [Grec: kai outoi oi treis
en eios], les trois sont un, _unum_. (1 Ep. de Jean, V, 7.) Mais par
malheur en grec [treis] ne peut se rapporter a _personnes_, [Grec:
prosopa].]
Les trois personnes ne sont pas necessairement trois etres, trois
choses, _tria_; cette expression synthetique _la trinite des personnes_
n'emporte pas une division necessaire de ses elements, pas plus que _le
vingt et unieme_ n'est separement _le vingtieme et le premier_, pas plus
que _la demi-maison_ n'est divisement _la maison_ et _la demie_, pas
plus que le verbe _fait chair_ n'est _fait_ ou cree. Dieu est trois
en ce sens qu'il est triple de propriete ou de definition; il n'est
multiple qu'en personnes, c'est-a-dire en proprietes personnelles.
La similitude entre les personnes n'entraine aucune distinction
substantielle. Pourquoi ne tiendrait-on pour semblables que des choses
qui different numeriquement? Pourquoi celles qui ne sont distinctes que
par les proprietes, n'admettraient-elles pas un rapport de similitude?
La proposition et la concl
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