'apres le mot grec des Septante, [Grec: Theosezeia].]
[Note 278: _Id., ibid._, p. 1211. Abelard a commente ailleurs avec
detail dans un sens favorable aux philosophes les passages de saint Paul
deja cites, (_Com. In ep. ad Rom., Ab. Op._, p. 513.) et deja il avait
dit dans l'Introduction: "Diximus deum esse potentiam generantem,
et sapientiam genitam, et benignitatem procedentem: cum istud nemo
discretus ambigat, sive Judaeus, sive Gentillis, nemini aec fides deesse
videtur." (L. II, p. 1101.)]
Si vous jugez des principes des philosophes par leurs oeuvres, voyez
comme ils ont regle la societe: ils semblent lui avoir applique les
preceptes evangeliques. Les regles qu'ils prescrivent aux chefs des
cites sont celles que s'imposent aujourd'hui les clercs et les moines.
"La cite est une fraternite.... Les legislateurs de republique ont
l'air d'avoir devance la vie apostolique de la primitive Eglise."
L'interdiction de la propriete, la mise en commun de tous les biens
est le principe de cette parole de Socrate dans le Timee[279]: Que les
femmes soient communes et que nul n'ait des enfants a lui. "Or, mes
freres, faut-il tourner cela dans un sens honteux et supposer qu'un si
grand philosophe, de qui date l'etude de la discipline morale et la
recherche du souverain bien, ait institue une infamie aussi manifeste et
aussi abominable que l'adultere, condamne et par les philosophes, et par
les poetes, et par tous les hommes observateurs de la loi naturelle, au
point que quelques-uns regardent comme adultere l'ardeur passionnee de
l'epoux pour son epouse?" Non, Socrate n'a voulu que detruire jusqu'au
dernier reste de la propriete: il veut que les femmes soient en commun
dans un but, non de plaisir, mais d'utilite. "La vraie republique est
celle dont l'administration est dirigee vers l'utilite commune, et
ceux-la seulement sont concitoyens qui cohabitent dans une telle union
de corps et de devouement qu'en eux paraisse accompli ce que dit le
psalmiste de la perfection de la primitive Eglise, imitee aujourd'hui
par les congregations monastiques: _Ah! qu'il est bon et agreable que
les freres habitent unis en un corps!_ (CXXXII, 1.)
[Note 279: _Th Chr_., t. II, p.1212. Ce n'est pas la communaute des
femmes, mais celle des enfants qui est prescrite dans le Timee, le
mariage au contraire y est regle, et d'une maniere assez singuliere.
(_Etud. sur le Tim._, t. I, p. 81.)]
Les anciens n'appellent cite qu'une association ou tout a pou
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