it la vertu la plus agreable a Dieu, et l'histoire romaine abonde en
beaux traits de continence et de pudeur; il suffit de rappeler Lucrece
et Virginie[281].
[Note 281: _Th. Chr._, t. II, p.1216-1235.]
Quant a la science, les temoignages des saints nous apprennent combien
celle des philosophes nous est necessaire dans l'etude des lettres
sacrees, tant pour resoudre toutes les questions que pour eclaircir les
mysteres allegoriques, dont l'explication est souvent dans les
nombres; aussi saint Augustin met-il au premier rang la dialectique et
l'arithmetique. C'est la poesie et ses mensonges qu'il faut fuir. Si
un chretien a le gout des lettres, qu'a-t-il besoin de se repaitre
de fictions vaines? "Quelles sont les formes de style, les beautes
d'expression que ne presente pas la page sacree, _pagina divina_, toute
remplie des enigmes de l'allegorie et de la parabole, et presque partout
abondante en allusions mystiques? Quelles sont les graces d'elocution
que ne nous enseigne pas la langue hebraique, cette mere des
langues?.... Quels mets peuvent manquer a la table spirituelle du
seigneur, c'est-a-dire a l'Ecriture sainte, ou, suivant Gregoire,
_l'elephant nage et l'agneau se promene?_.... Qui, parmi les poetes et
meme parmi les philosophes, a egale saint Jerome pour la gravite de
la diction, saint Gregoire pour la douceur, saint Augustin pour la
subtilite? Dans le premier, vous trouverez l'eloquence de Ciceron, dans
les deux autres la suavite de Boece et la subtilite d'Aristote, et bien
plus encore, si je ne me trompe, en comparant les ecrits de chacun.
Que dire de l'eloquence de Cyprien ou d'Origene et de tant de docteurs
innombrables, tant grecs que latins, tous profondement verses dans
l'etude des arts liberaux?.... Mais comment les eveques et les docteurs
de la religion chretienne n'ecartent-ils pas les poetes de la cite de
Dieu, quand Platon leur interdit la cite du siecle? Bien plus, dans
les jours solennels des grandes fetes qui devraient etre employes
tout entiers aux louanges du Seigneur, ils appellent a leur table les
bateleurs, les danseurs, les sorciers, les chanteurs d'infamies. Ils
celebrent jour et nuit la fete et le sabbat en leur compagnie; puis
ils les recompensent par de grands dons, qu'ils derobent aux benefices
ecclesiastiques, aux offrandes des pauvres, evidemment pour sacrifier
aux demons. Qu'est-ce, en effet, que ces histrions, sinon les herauts
et pour ainsi dire les apotres des demons?.... Oui, c
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