chretienne qui manque
de la portion du livre V ou devait se trouver ce passage. Ici d'ailleurs
la doctrine est completement degagee de la comparaison avec l'union de
l'ame et du corps. (P. Lomb. _Sent._, I. III, dist. vi.--Mag. Johan.
Cornub. _Eulog., Thes. nov. anecd._, t. V, p. 1065.--Cf. Boece, _De
duab. nat., etc., et un. Pers., Christ._, p. 948, et S. Thomas., _Summ.
Theol._, III, quaest. i-vi.)]
V. Dieu est sage; sa sagesse a ete appelee verbe, raison, intelligence.
Le fils de Dieu, _Dei virtus, Dei sapientia_ (I. Cor., i, 24), c'est la
puissance divine de tout savoir. Dieu ne peut errer en rien, il sait le
present, l'avenir, le passe, et ce qui est inconnu et fortuit dans la
nature est deja certain et determine pour lui. Il y a preordination, il
y a donc prescience. Les choses qui, pour nous, sont l'oeuvre du hasard
et ne proviennent pas du libre arbitre, n'arrivent, pour lui, ni par
hasard ni sans libre arbitre. La definition du hasard, selon les
philosophes, est l'evenement inopine provenant de causes qui ont
originairement un autre objet[247]; mais il n'y a pas d'inopine pour la
Providence. Si les eclipses de soleil ou de lune ont lieu plus souvent
que nous ne nous y attendons, elles ont lieu toutefois naturellement,
non fortuitement; c'est un ordre prefix, aussi aurions-nous pu en savoir
quelque chose. Mais si, en creusant un champ, on trouve un tresor, la
decouverte est vraiment fortuite; il a fallu que l'un ait enfoui le
tresor, que l'autre ait creuse la terre, chacun dans une intention
differente. Voila un evenement qui n'est point l'oeuvre du libre
arbitre. Je veux aller a l'eglise, et je m'y rends, ce n'est point
la oeuvre de hasard, mais de raison; c'est un fait volontaire et non
necessaire. Les philosophes definissent le libre arbitre le jugement
libre de la volonte (_liberum de voluntate judicium_, Boece). L'arbitre
est en effet la deliberation ou la _judication_ de l'ame par laquelle
elle se propose de faire ou d'omettre quelque chose[248]; elle est
libre, lorsqu'elle n'est poussee a ce qu'elle se propose par aucune
force de la nature, et qu'il est egalement en son pouvoir de faire ou
de ne pas faire. La donc ou n'est pas un esprit raisonnable, l'arbitre
n'est pas libre. Le libre arbitre n'appartient qu'aux etres qui peuvent
changer leur volonte, du meme, suivant quelques-uns, qui peuvent faire
bien ou mal; cependant, avec plus d'attention, on ne peut contester
le libre arbitre a celui qui ne fait q
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