teste que le changement des temps, et des
convenances variables[242].
[Note 242: _Introd._, I. III, p. 1109-1124.--Cf. _Theol. Christ._, I. V,
p. 1350.--_Epitome_, c. xx, p. 51.]
IV. Ces variations dans le temps doivent se concilier avec
l'immutabilite. Dieu, apres l'oeuvre de six jours, s'est repose le
septieme; le passage de l'action au repos est en physique un changement.
Quand Dieu est descendu dans le sein d'une vierge, il a change, il a
encouru ce mouvement principal de la substance que les philosophes
appellent generation[243]. Dieu ne serait-il donc pas immutable? Maisen
disant que Dieu _fait_, _agit_, gardons-nous d'entendre qu'il y ait pour
lui, comme pour l'homme, mouvement dans l'operation, passion dans le
travail; nous n'exprimons qu'un nouvel effet de son eternelle volonte.
Dieu se repose, dit l'Ecriture; ce n'est pas qu'il suspende son
mouvement d'action, c'est que l'oeuvre est consommee. En operant, en
cessant d'operer, nous changeons; mais dire que Dieu fait, c'est dire
qu'il est la cause de ce qui se fait. Au propre, il n'y a point en lui
d'action, car l'action consiste eminemment dans le mouvement. Comme le
soleil, lorsqu'un objet s'echauffe de sa chaleur, n'eprouve en lui-meme
aucun changement, de meme Dieu, lorsqu'une disposition nouvelle de sa
volonte s'accomplit, ne change pas, quoiqu'il soit la cause ou l'auteur
d'un changement dans les choses. Un esprit est exempt de mouvement; ce
qui occupe un lieu est seul mobile[244]. Or, nulle chose n'occupe un
lieu si par son interposition elle ne produit quelque distance entre
les objets environnants. Mais que la blancheur ou toute autre chose
incorporelle s'unisse aux particules, leur continuite n'y perdra rien.
L'incorporel n'est donc pas susceptible de mouvement local, puisqu'il ne
peut occuper un lieu.
[Note 243: Voyez ci-dessus, I. II, c. v, t. I, p. 420.]
[Note 244: Ici Abelard dit qu'il a demontre dans sa Grammaire, en
traitant de la quantite, que ce qui est esprit ne peut etre mu. Duchesne
en note met _Dialecticam_ pour _Grammaticam_, et annonce que cette
dialectique ou plutot cette logique, il la publiera au premier jour.
(_Ab. Op., Introd._, p. 1125, note p. 1160.) L'avait-il deja dans les
mains, et cette dialectique est-elle bien celle que nous avons? Nous ne
trouvons pas dans celle-ci la Demonstration annoncee, ni a l'article de
la quantite, ni a l'article du mouvement (p. 178-196, et p. 414-422). Du
reste la quantite, etant une categor
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