ie, a naturellement sa place dans
une logique; mais, ainsi qu'on l'a vu, la theorie des Categories peut
aussi figurer dans un traite sur le langage. La demonstration de
l'immobilite de l'esprit a propos de la quantite pouvait donc se
trouver, soit dans la grande dialectique, soit dans le livre elementaire
qui la commencait et qui nous manque, soit enfin dans quelque ouvrage
de grammaire que nous n'avons pas, et le titre _Grammatica_ peut
etre d'autant plus exact que le meme nom designe dans la Theologie
chretienne, un ouvrage ou _les categories sont retraitees_. "De hoc (que
le nom de _chose_ ne doit Etre donne qu'a ce qui a en soi une existence
veritable, _veram entiam_) diligentem tractatum in retractatione
praedicamentorum nostra continet grammatica" (I. IV, p. 1341).]
Dieu, qui est substantiellement partout, ne peut changer de lieu, et
quand on dit qu'il est descendu dans le sein d'une vierge, on ne parle
que de l'action de sa puissance. Il est partout, veut dire que tout
lui est present; en sorte que nulle part ni jamais sa puissance n'est
oisive. L'ame elle-meme est dans le corps par une vertu de sa substance,
plus que par une position locale; grace a sa force propre, elle le
vivifie, le meut et le conserve, pour qu'il ne se dissolve point par la
putrefaction; par son pouvoir vegetatif et sensitif, elle est dans tous
les membres, pour que chacun vegete et pour sentir dans chacun. De meme
Dieu est, non-seulement dans tous les lieux, mais dans chaque chose, par
quelque efficace de sa puissance, et tandis qu'il meut toutes les
choses dans lesquelles il est, il n'est pas mu lui-meme en elles. Par
l'incarnation, Dieu n'est donc pas devenu autre chose qu'il n'etait, il
n'a point encouru la generation. Dire que Dieu est devenu homme,
c'est dire que la substance divine, qui est spirituelle, s'est uni la
substance humaine, qui est corporelle, en une personne unique. Dans
cette personne, il y avait trois choses, la divinite, l'ame, la chair.
Chacune a conserve sa nature propre, aucune ne s'est changee en une
autre. Dans l'homme meme, l'ame ne peut jamais devenir chair, quoique
l'ame et la chair soient dans chaque homme une seule personne. L'ame,
en effet, est une essence simple et spirituelle; la chair est une
chose humaine, corporelle et composee de membres. La divinite unie
a l'humanite, c'est-a-dire a une ame et a une chair, unies en une
personne, ne s'est pas non plus changee; elle est restee ce qu'elle
etait; elle a p
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