a beaucoup de desordres
en Flandre et en Brabant. Il avait un parti nombreux et meme des
soldats. On dit qu'il prechait sur la place devant la cathedrale
d'Anvers. Il fut fortement combattu par saint Norbert et tue par un
pretre en 1115.]
[Note 213: Le pretre Pierre de Bruis, suivant Neander. Il etait ne en
Dauphine et fut l'auteur de l'heresie des petrobusiens, combattue par
Pierre le Venerable. Il avait commence ses predications en 1110, et fut
brule par le peuple en 1130. (_Hist. de S. Bern._; p. 280.--Moshelm,
_Hist. Eccl. XIIe siecle,_ part. II, c.v.) Ce tableau des heresies
contemporaines est precieux pour l'histoire ecclesiastique. Abelard l'a
reproduit et un peu developpe dans Sa Theologie chretienne. (_Introd.,
t. 11, p. 1066.--_Theol. Christ._, I. IV, p.1314.)]
[Note 214: _Pestilentiae; cathedras_. Racine traduit _la chaire
empestee_. On dit aussi _chaires de pestilence_.]
On croit qu'Abelard veut ici designer Alberic de Reims, et en effet,
dans sa Theologie chretienne, developpant sa critique, il ajoute: "Le
docteur qui se prefere a tous les maitres en la divine Ecriture et qui
incrimine avec vehemence ce que d'autres ont dit, savoir que rien n'est
en Dieu qui ne soit Dieu, point que nous avons concede, s'egare bien
plus gravement en professant avec nous qu'il n'y a rien en Dieu que la
substance meme. Car de la il a ete pousse, je l'ai entendu en personne,
a confesser que Dieu est engendre de lui-meme, parce que le Fils a
ete engendre du Pere." Ceci semble se rapporter bien exactement a
l'altercation qu'au synode de Soissons Abelard eut sur ce point avec
son ennemi. Quand il composait l'Introduction, il ne parlait que par
oui-dire des erreurs d'Alberic; mais plus tard, lorsqu'il ecrit la
Theologie chretienne, il est rempli de ses souvenirs personnels; il se
complait dans les details, et il finit par dire avec amertume: "Et c'est
le plus arrogant des hommes qui appelle heretiques tous ceux qui ne
pensent pas comme lui[215]!"
[Note 215: Voyez ci-dessus, pour cette anecdote, i. I, p.87, et la
_Theol. Christ._, i. IV, p. 1815.]
Un autre, en Bourgogne, etablit que les trois proprietes, base de la
distinction des personnes, sont trois essences, distinctes tant des
personnes memes que de la nature divine, en sorte que la paternite, la
filiation, la procession seraient des choses differentes de Dieu meme.
C'est lui qui n'admet pas que le corps de Notre-Seigneur ait pris sa
croissance comme celui des autres
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