210: Introd., t. II, p. 1056-1063. On explique tout differemment
ce verset, et Sacy traduit: "S'il n'y a point d'interprete, _que celui
qui a se don_ se taise dans l'Eglise." (I. Cor., XIV, 28.)]
[Note 211: _Legere et non intelligere negligere est_, p. 1064. Cette
maxime est extraite de ce recueil de preceptes, connu sous le nom de
_Distiques de Caton_, compose, dit-on, au IIe siecle et dont le moyen
age faisait si grand Usage, les attribuant a Caton d'Utique et non a
Dionysius Caton, que ce dernier nom soit ou ne soit pas un pseudonyme.
Voyez le _Livre des Proverbes francais,_ par M. Leroux de Liney,
introd., p. XIIV.]
"Vous demanderez peut-etre a quoi ont servi tant de traites sur la foi,
s'il subsiste encore des doutes auxquels il n'a pas ete satisfait;
ecoutez ce mot d'un poete:
Est quoddam prodire tenus si non datur ultra. (Horace.)
Il a suffi aux Peres de resoudre les questions qu'on agitait alors,
de lever les doutes da leur temps et de laisser leur exemple a la
posterite.... Cet exemple nous dit de prendre les armes quand l'ennemi
nous menace,.... Or vous savez ce que dit encore un poete:
Nondum libi defait hostis. (Lucain.)
Ici Abelard fait une enumeration interessante des recentes heresies qui
ont porte la guerre civile dans l'Eglise. Jamais, dit-il, on n'avait
entendu parler d'une si grande demence. Un de nos contemporains a ete
assez insense pour se faire appeler le fils de Dieu et se faire chanter
comme tel, et l'on dit que le peuple seduit lui a eleve un temple[212].
Un autre a dernierement, en Provence, force les gens a un nouveau
bapteme, proscrit la signe venerable de la croix du Seigneur et soutenu
qu'on ne doit plus celebrer le saint sacrement de l'autel[213]. Mais des
maitres memes en theologie sont assis dans la chaire empestee[214]. Un
d'eux, qui enseigne en France, affirme que beaucoup de ceux qui, sans la
foi dans le Messie, ont vecu avant son incarnation, seront sauves; que
Notre-Seigneur Jesus-Christ est ne dans le sein d'une femme de la
meme maniere que les autres humains, sauf qu'il a ete concu sans la
participation d'un homme; et quant a la nature de la divinite et a la
distinction des personnes, il est assez presomptueux dans ses assertions
pour avancer que puisque Dieu le Pere a engendre le Fils, is s'est
engendre lui-meme. Erreur, ou plutot heresie que saint Augustin refute
dans le livre Ier de son _Traite de la Trinite._"
[Note 212: Tanquelme, Tancheim ou Tankelin excit
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