ssurant que
tout leur but, en ce parlement, etait de reformer les abus qui s'etaient
glisses dans le gouvernement, et qu'il ne s'y ferait rien que pour le
bien commun du royaume, et pour la tranquillite de l'Europe. On ne sait
point la reponse que fit le roi; mais il parait qu'alors il ne voulut
point entrer dans ces demeles.
[Note 1: Matthieu Paris, p. 955 et 958.]
Il s'agissait, dans ce parlement, surtout de deux choses. La premiere,
de remettre en vigueur toutes les lois contenues dans la fameuse grande
chartre; et la seconde, d'obliger Henri a faire sortir d'Angleterre
les Poitevins. On designait par ce nom les quatre fils du comte de la
Marche[1], qui etaient freres du roi d'Angleterre. Isabelle d'Angouleme,
sa mere, apres la mort de Jean-Sans-Terre, son mari, pere de Henri,
s'etant remariee a ce comte, ces quatre seigneurs avaient passe en
Angleterre, ou le roi les avait combles de bienfaits: leur grand credit
avait donne de l'ombrage aux Anglais. Ils furent forces de remettre
leurs chateaux entre les mains du parlement, et de repasser dans leur
pays, avec tous les Francais et les autres etrangers qu'ils avaient
attires en grand nombre. Pour les empecher d'amener des troupes de
France, ou ils possedaient beaucoup de terres, la noblesse anglaise se
saisit de tous les ports; et, apres s'etre confederee, elle marcha en
armes a Oxfort, pour y tenir le parlement.
[Note 1: On a parle ci-devant de lui.]
Comme ce parti etait le plus fort, et que le roi n'avait dans ses
interets que ces quatre seigneurs, Richard, son frere, et peu d'autres,
ils le contraignirent, et le prince Richard, son fils, a jurer de
nouveau l'observation de la grande chartre, et a consentir au depart
des seigneurs de la Marche. Ceux-ci furent contraints d'obeir. Ils
s'embarquerent pour repasser en France, et ils eurent le chagrin de se
voir enlever une tres-grosse somme d'argent, qu'ils esperaient emporter
d'Angleterre, et qui fut confisquee, afin de l'employer pour le bien du
royaume, selon que le parlement le jugerait a propos. Ils aborderent a
Boulogne: d'ou ils envoyerent demander au roi la permission de passer
par la France, pour se retirer sur leurs terres. Elle leur fut d'abord
refusee, a l'instance de la reine Marguerite, qui les haissait, parce
qu'ils avaient tres-mal agi envers la reine d'Angleterre, sa soeur, dans
le temps qu'ils avaient ete a la cour de Henri. Le roi, touche de leur
malheur, leur accorda, quelque temps apres, des
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