anglais le porterent a son exemple, les uns apres
les autres. Louis, touche de cette marque de tendresse et de respect,
retint a Paris Henri pendant tout le careme, et le reconduisit jusqu'a
Saint-Omer, ou ils passerent les fetes de Paques, et se separerent
tres-satisfaits l'un de l'autre.
[Note 1: Duch., t. 5, pag. 442.]
[Note 2: Joinville, page 4.]
_Mariage de Philippe, fils aine du roi_.
Apres deux ans et demi que le roi employa a faire divers voyages dans
son royaume, a des fondations de maisons religieuses et hopitaux, et
a faire plusieurs ordonnances utiles a l'etat, il voulut accomplir le
mariage de Philippe son fils aine, heritier presomptif de la couronne,
avec Isabelle, infante d'Aragon. Le roi s'etait rendu a Clermont en
Auvergne, accompagne de presque toute la noblesse de France, qui,
par attachement autant que par devoir, avait voulu se trouver a la
celebration de ce mariage. Mais la nouvelle du traite que le roi
d'Aragon avait fait avec Mainfroi, fils naturel de l'empereur Frederic
II, pensa rompre une alliance si avantageuse pour l'infante. Louis
venait d'en etre informe; il protesta qu'il ne souffrirait jamais que
son fils epousat une princesse dont le pere avait des liaisons si
etroites avec le plus-mortel ennemi de l'Eglise et des papes. On ne peut
exprimer l'etonnement et l'embarras des deux cours: on connaissait
le caractere du monarque, on craignait que rien ne put l'ebranler.
L'Aragonais surtout, desespere d'un si facheux contre-temps, cherchait
tous les temperamens imaginables; il eut enfin le bonheur d'en trouver
un qui satisfit pleinement. Il declara par un acte authentique, qu'en
mariant son fils avec la fille de Mainfroi, il ne pretendait prendre
aucun engagement contraire aux interets de l'Eglise romaine, ni deroger
ou prejudicier en rien a l'alliance qu'il venait de contracter avec
la France. Ainsi les noces se firent avec l'applaudissement des
deux nations, qui s'efforcerent a l'envi de se distinguer par leur
magnificence. On fixa d'abord le douaire d'Isabelle a quinze cents
livres de rente: on l'augmenta dans la suite, lorsque Philippe parvint
a la couronne; il fut de six mille livres. Jacques, fidele a sa parole,
n'entreprit rien par la suite en faveur de Mainfroi.
Les fetes que Louis fut oblige de donner en cette occasion, ne
diminuerent rien de son application aux affaires de l'etat. Il savait
trouver le moyenne de satisfaire a tout, menageait ses momens avec une
prudente ec
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