it des penitences, des sentimens
et des bonnes oeuvres de ce saint prince, l'idee qu'on avait de lui,
comme d'un saint pendant sa vie, sa canonisation, fondee sur la voix du
peuple et sur plusieurs miracles bien attestes, faits apres sa mort,
montrent en effet qu'il etait encore plus distingue par sa saintete que
par ses autres grandes qualites.
[Note 1: Memoires de Joinville, p. 119.]
Cependant la violence de la maladie augmentait. Louis, apres avoir donne
au prince son fils les belles instructions que nous avons rapportees,
sentant que les forces commencaient a lui manquer, demanda
l'extreme-onction; et, pendant toute la ceremonie, il repondit a toutes
les prieres de l'Eglise, avec une ferveur qui faisait verser des larmes
a tous les assistans. Ensuite il demanda le saint viatique, que, malgre
sa faiblesse, il recut a genoux aux pieds de son lit, avec les sentimens
de la plus vive foi.
Depuis ce moment, il ne fut plus occupe que des choses de Dieu.
On l'entendait tantot former les souhaits les plus ardens pour la
conversion des infideles, tantot reclamer la protection des Saints
auxquels il avait plus de devotion. Quand il se sentit pres de sa fin,
il se fit etendre sur un lit de cendres, ou, les bras croises sur la
poitrine, les yeux au ciel, il expira sur les trois heures apres midi,
le vingt-cinquieme jour d'aout, en prononcant distinctement ces belles
paroles du Psalmiste: _Seigneur, j'entrerai dans votre maison, je vous
adorerai dans votre saint temple, et je glorifierai votre nom_.
Ainsi mourut, dans la cinquante-sixieme annee de son age, et la
quarante-quatrieme de son regne, Louis neuvieme du nom. "Le meilleur
des rois, dit Joinville, qui si saintement a vecu et fait tant de beaux
faits envers Dieu, le prince le plus saint et le plus juste qui ait
porte la couronne, dont la foi etoit si grande qu'on auroit pense qu'il
voyoit plutot les mysteres divins qu'il ne les croyoit, le modele enfin
le plus accompli que l'histoire fournisse aux souverains qui veulent
regner selon Dieu et pour le bieu de leurs sujets." On a dit de lui, et
c'est le comble de son eloge, qu'il eut tout ensemble les sentimens d'un
vrai gentilhomme, la piete du plus humble des chretiens, les qualites
d'un grand roi, les vertus d'un grand saint; j'ajouterai, et toutes les
lumieres du plus sage legislateur.
La mort de Louis repandit la consternation dans l'armee chretienne. Les
soldats le pieuraient comme un tendre pere; la noblesse, c
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