ux pieds de l'autel. Par cet
expedient, Louis sut accorder ce qu'il devait a sa dignite, avec les
menagemens que les circonstances exigeaient pour des vassaux aussi
puissans, que jaloux de certains privileges contraires a la bonne police
et a la tranquillite des peuples, qu'il n'avait pas encore ete permis de
detruire.
_Mariage de Jean, fils du roi_.
Vers ce meme temps, Louis maria le prince Jean, dit Tristan, son
quatrieme fils, avec Jolande, fille ainee de Eudes IV, duc de Bourgogne,
comte de Nevers, du chef de sa femme. Il y eut quelques difficultes sur
la tutelle de la jeune epouse; les uns pretendaient qu'elle appartenait
incontestablement au prince son mari; les autres soutenaient que jusqu'a
ce qu'il eut vingt-un ans accomplis (il n'en avait alors que seize), il
devait demeurer avec sa femme et ses belles-soeurs sous la puissance
de son beau-pere, qui cependant jouirait de tout le bien. On trouva
le moyen de partager le differend; il fut arrete que Eudes aurait la
tutelle des trois cadettes, mais qu'il laisserait a son gendre, sous la
conduite du roi, l'administration des biens qui leur revenaient du chef
de leur mere. On n'y mit qu'une condition: c'est que le roi, apres avoir
preleve les frais necessaires pour cette gestion, remettrait fidelement
l'excedant pour l'entretien des princesses qui etaient sous la garde de
leur pere. Le duc de Bourgogne, qui avait amene sa fille a Paris pour
la celebration des noces, accepta cet accord au nom de son fils, qui,
depuis un an, etait parti pour la Palestine, d'ou il ne revint pas.
Lorsque le roi eut appris sa mort, il fit un voyage a Nevers, pour
mettre le jeune prince Tristan en possession du comte de Nevers, qu'il
venait d'acquerir par son mariage.
Celui de Blanche, troisieme fille de Louis, avec Ferdinand de Castille,
fut aussi conclu dans la meme annee, mais il ne s'accomplit que trois
ans apres. L'infant etait plus jeune que la princesse, qui elle-meme
n'avait pas atteint l'age nubile. On convint que si elle survivait a son
epoux, elle aurait la liberte de revenir en France avec sa dot et son
douaire; l'une devait etre de dix mille livres, et l'autre de sept.
Rien n'echappait a l'attention et aux recherches du sage monarque. Telle
etait alors la tyrannie des peages, qu'en plusieurs lieux les seigneurs
se pretendaient en droit d'obliger les marchands a se detourner du
chemin le plus court pour se presenter devant leurs bureaux, qu'ils
avaient soin de multiplie
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