rs contrats, que la chicane y trouvait toujours quelque moyen
de defense. Ce portrait, emprunte de l'historien anglais, peut paraitre
trop charge: il est du moins certain que ces infames usuriers causaient
des maux infinis partout ou il leur etait permis de s'etablir. Les
soins de Louis n'avaient pu les empecher de s'introduire en France.
Les ressources qu'on trouvait en eux, soit pour les depenses ou le
libertinage, soit pour les besoins pressans, fascinaient les yeux: ceux
meme qu'ils ruinaient impitoyablement etaient d'intelligence avec eux.
Mais enfin, le monarque, instruit de cette horrible prevarication, sent
redoubler tout son zele. Aussitot il rend une ordonnance qui oblige tous
les baillis royaux de chasser de leur territoire tous les Corsins dans
l'espace de trois mois, accordant ce terme aux debiteurs pour retirer
les meubles qu'ils ont mis en gage, en payant le principal sans aucun
interet: on y somme les seigneurs de faire la meme chose dans leurs
terres, sous peine d'y etre contraints par les voies qu'on avisera. Tous
obeirent; et si les Italiens reparurent encore dans le royaume, ce
ne fut, suivant l'esprit de la loi, que pour y exercer un commerce
legitime.
La sante du monarque s'affaiblissait tous les jours. Incertain de son
retour, il songea a faire la maison de ses enfans pour leur oter tout
sujet de division. Philippe l'aine, sans parler de la succession au
trone qui le regardait, avait deja eu son apanage des l'annee 1265. Il
voulut, en cette annee 1269, assigner aussi celui des autres. Jean,
surnomme Tristan, son second fils, outre le comte de Nevers qu'il
possedait du chef de sa femme Jolande de Bourgogne, eut pour apanage
Crepy, la Ferte-Milon, Villers-Cotterets, Pierre-Fond et tout ce qu'on
appela depuis le comte de Valois. Pierre fut pourvu du comte d'Alencon
et du Perche. Robert, le plus jeune, il n'avait que douze ans, eut le
comte de Clermont en Beauvoisis, avec les seigneuries de Creil et de
Gournay, et quelques autres terres. Il eut depuis le Bourbonnais du chef
de sa femme Beatrix, heritiere par sa mere de la maison de Bourbon.
C'est ce prince qui est la souche de la maison royale de Bourbon, assise
aujourd'hui sur le trone de France. Isabelle, l'ainee des princesses,
etait reine de Navarre. Blanche, la seconde, fut marie cette annee
avec Ferdinand, fils d'Alphonse, roi de Castille [1]. Marguerite, la
troisieme, epousa, vers le meme temps, non Henri de Brabant, avec
lequel elle etait acc
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