passe-ports. Henri,
ayant satisfait son parlement, en consentant au depart des seigneurs de
la Marche, reprit la negociation avec le roi de France, dont l'abbe de
Westminster etait charge.
On ignore quels ressorts le prelat anglais put faire jouer pour
y reussir; tout ce qu'on sait, c'est que son sejour a Paris fut
tres-avantageux au monarque anglais. Bientot le comte de Leycester
revint en France, accompagne de Pierre de Savoie, du grand justicier
d'Irlande, Hugues Bigol; et tout fut regle en peu de temps, sans qu'il
parut autre chose d'une negociation si epineuse, que beaucoup de courses
et de voyages de part et d'autre.
_Traite de Louis avec le roi d'Angleterre_.
Louis, par ce traite, declare, 1. deg. qu'il cede au roi d'Angleterre ses
droits sur le Limousin, le Perigord, le Quercy, l'Agenois, et la partie
de la Saintonge qui est entre la Charente et la Garonne, mais avec la
reserve de l'hommage des princes, ses freres, si toutefois Henri peut
prouver, devant des arbitres dont on conviendra, qu'il a de justes
pretentions sur la terre que le comte de Poitiers tient dans le Quercy,
du chef de sa femme; 2. deg. qu'il s'oblige, en cas que l'Agenois ne
revienne pas a la couronne, d'en donner la valeur en argent, et
cependant d'en payer le revenu, qui fut estime dans la suite a trois
mille sept cent vingt livres; 3. deg. qu'il n'inquietera point le monarque
anglais sur tout le passe, comme d'avoir manque a rendre les hommages,
a faire les services, a payer certains droits et autres charges
semblables; 4. deg. qu'il donnera et livrera au roi Henri la somme
necessaire pour entretenir, pendant deux ans, cinq cents chevaliers, que
le prince anglais devait mener a la suite de Louis, contre _les
mecreans et ennemis de la foi_: Ce qu'il n'accomplit pas, dit un
auteur contemporain[1], quoiqu'il eut recu ce payement evalue a cent
trente-quatre mille livres.
[Note 1: Joinville, p. 371 et 372.]
Henri, de son cote, pour reconnaitre tous ces avantages, 1. deg. renonce,
tant pour lui que pour ses successeurs, a tous les droits qu'il
pretendait sur le duche de Normandie, sur les comtes d'Anjou, du Maine,
de Touraine, de Poitou, et sur tout ce que ses peres pouvaient avoir
possede, terre ou ile en-deca de la mer, excepte les choses specifiees
dans les precedens articles; 2. deg. s'oblige de faire hommage de tout
ce qu'on lui rend, comme aussi de Baionne, de Bordeaux, de toute la
Guienne, et a tenir ces grands fiefs du roi et de
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