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est l'esprit de famille? La vie ne vous l'a- t-elle donc pas enseigne? J'etais remue par l'accent de ces paroles. Sensible a la musique des mots, je m'en emparais au passage, et c'est par eux qu'aujourd'hui je remonte aisement aux idees qu'ils recouvraient et qui passaient alors pardessus ma tete. --Tu as fini? demanda grand-pere avec une impertinence qui provoqua mon admiration. --Oui, j'ai fini. Et je m'excuse d'avoir eleve la voix devant cet enfant. Qu'il sache au moins --vous pouvez en temoigner --que j'ai toujours ete un fils respectueux. --Oh! tu as paye mes dettes. Et tu les paies encore. --N'est-ce que cela? et n'avez-vous pas rencontre en toute occasion l'appui de mon affection filiale? --De ta protection. --Ma protection ne s'est exercee que pour ecarter ceux qui voulaient votre ruine. Et ne comprenez-vous pas que c'est notre ruine future que vous preparez en soustrayant ce garcon a mon autorite, en le desarmant ? Grand pere fit: oh! oh! et reclama son tour de parler: --Mais quels reproches ai-je donc merites? J'ai promene cet enfant qui en avait besoin, je lui ai communique l'amour de la nature. --Et non l'amour de la maison. --Est-ce ma faute s'il prefere ma compagnie? Je ne cherche pas a enseigner, moi. Je ne preche pas, a tout bout de champ, l'ordre, la tradition, les principes et la religion. J'ai seulement le respect de la vie, de la liberte si tu preferes. --Mais la liberte n'est pas la vie. Elle detruit tout ce qu'il faut conserver. --Oh! ne revenons pas sur cette discussion. Ce qui s'est passe pour ton fils s'est passe pour le mien. --Pour moi? --Oui, pour toi. Quand tu etais petit, une autre influence s'est substituee a la mienne. Le magistrat, le pepinieriste, l'homme des roses... --Votre pere. --Oui, t'a donne le gout des arbres tailles, des allees ratissees, des lois divines et humaines, quoi! --Pourquoi m'en vouloir de ressembler a notre race? --Sous mes yeux, je t'ai vu changer. Sais-tu si je n'en ai pas souffert, moi aussi? --Oh! vous avez toujours ete si detache de moi et de... Mon pere n'acheva pas sa phrase et je ne l'acheverai pas aujourd'hui davantage, bien que j'aie trop de crainte d'en deviner le sens. Le respect qu'il a garde, meme a distance s'impose a moi. Tous deux venaient de rouvrir une plaie secrete dont le sang n'etait pas entierement tari. Ils restaient face a face, avec ce souvenir entre eux, effrayes peut-etre de ce qu'ils de
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