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dos. --Eh bien! Etienne, dis-je en entrant a la cuisine ou le fermier se chauffait, car il faisait deja froid a la montagne, qu'est-ce qui vous amene? Nous l'appelions par son prenom, comme il est d'usage chez nous, bien qu'il fut deja vieux. Il tenait les mains en avant, vers le fourneau, et il tourna vers moi sa figure ridee et rasee qu'eclairait la lampe allumee a l'instant. Ses yeux trop clairs, decolores a force de servir par tous les temps, ne semblaient pas me distinguer avec nettete: --Ah! monsieur Francois! murmura-t-il presque bas en se levant. Je ne sais pourquoi, cette exclamation insignifiante me causa une impression desagreable. --Vous ne venez pas nous chercher? demandai-je. Il allait me repondre, quand nous fumes rejoints par ma soeur Louise qu'on avait avertie. Elle le salua amicalement et s'informa des nouvelles qu'il apportait de la ville. Cependant il ne se pressait pas de repondre. --Il y a, finit-il par dire, que Madame vous reclame. --Madame? remarqua Louise. --Bien, fis-je. Et pour quand? --Ce soir, bien sur il est trop tard pour vous descendre. Ma bete est fatiguee et la nuit est deja la. Demain matin, de bon matin. Pourquoi tant de hate? A peine aurait-on le loisir de plier les paquets. J'allais protester, mais le fermier se deroba: il fallait rentrer le cheval a l'ecurie et le char a la remise. Pendant son absence, je m'elevai contre un delai si court. Au fond, la perspective de quitter ces lieux me remplissait de tristesse et je retrouvais en moi-meme cette desolation que j'avais ressentie dans le bois jonche de feuilles mortes. Louise ne m'ecoutait pas, et je m'apercus qu'elle pleurait. Avait-elle tant de chagrin de partir? --J'ai peur, m'expliqua-t-elle. Peur de quoi? Grand-pere, mis au courant, manifesta comme moi peu d'enthousiasme pour le depart. --On n'etait pas mal ici, declara-t-il. On faisait ce qu'on voulait. Comme s'il ne l'avait pas toujours fait! Mais de quoi s'effrayait Louise? Elle nous le confia peu a peu. Pour que le fermier fut venu nous chercher, il fallait qu'il y eut un malade a la maison, un malade gravement atteint. Il avait dit _Madame vous demande_. Donc, ce n'etait pas maman, ce ne pouvait etre que mon pere. Voila ce qu'elle imaginait et ce qu'elle nous avoua. Nous essayames d'en sourire et la comparames a l'abbe Heurtevent qui portait la foudre sur lui et la lancait a tout propos, mais sa peur nous gagnait. Et nous attendimes, u
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