mmunes, tout ce que fait la puissance etant regle par la sagesse,
accompli par la bonte; aussi invoquons-nous Dieu au nom du Pere, et au
Fils, et du Saint-Esprit: les trois personnes sont inseparables pour la
priere comme dans l'operation divine. Mais pour que la tonte-puissance
qui est a chacune consomme ce que chacune veut faire, il n'est
pas necessaire que chacune soit absolument comme les deux autres,
puisqu'elles different par les proprietes, la non-generation, la
generation, la procession. Sans doute il y a egalite entre elles; il n'y
a rien de plus du de moins, par exemple, dans le Fils, quant au lieu, au
temps, a la puissance, a la science, si ce n'est pourtant qu'il n'est
pas ne de lui-meme et que le Pere l'a engendre. Mais _ce seul plus ou
moins_ qui est dans le Fils, de n'etre pas par lui-meme comme le Pere,
s'applique-t-il au mode de l'operation, comme au mode de l'existence?
De cette puissance propre au Pere de subsister par soi ou d'exister
de soi-meme, et non par un autre, il suit necessairement que les deux
autres personnes de la Trinite sont par lui et n'ont pas la propriete de
subsister par soi. Si donc nous rapportons la puissance tant au mode
de l'existence qu'a celui de l'operation, nous trouverons que la
toute-puissance appartient au Pere proprement et specialement, en sorte
que non-seulement il peut tout avec les deux autres personnes,
mais encore qu'il a seul l'existence par soi, non par un autre, et
consequemment la puissance par soi, comme l'existence; et les autres
personnes, ayant l'existence par lui, peuvent par lui tout ce qu'elles
veulent. C'est ainsi que le Fils a dit: "Je ne puis rien faire par
moi-meme." (Jean, v, 30.) Et ailleurs: "Je ne fais rien par moi-meme, ou
je ne parle point par moi-meme." (Jean, xiv, 10.) Cette puissance propre
du Pere par laquelle il subsiste seul par soi et non par un autre est
comprise dans la toute-puissance, et il faut le dire tout-puissant, en
ce sens que tout ce qui appartient a la puissance, quant a l'operation
comme a l'existence, lui est attribue en propre par l'eveque Maxime.
[Note 194: Maxime, eveque de Turin, qu'il ne faut pas confondre avec
Maxime le moine a laisse des homelies. La citation d'Abelard en dans
l'homelie _In tradit. Symboli. (Bibl. vet. pat_., t. VI, p. 42.)]
[Note 195: C'est ce que saint Thomas appelle _essentialia personis
attributa_. (Qu. xxxix, a. 8.) Abelard parait marquer ici avec beaucoup
de soin le caractere mixte de ces at
|