tote, a l'idee de foi
ou de croyance. (Hebr., xi, I.--S. Aug., _Serm._ cxxvi, et ci-dessus i.
I, p. 400.)]
La foi suppose donc l'invisible: les choses qui apparaissent, on ne
les croit pas, on les connait; le merite et le propre de la foi est
de croire ce qu'on ne voit pas. Nous croyons pour connaitre, nous ne
connaissons pas pour croire. Qu'est-ce que la foi? croire ce qu'on ne
voit pas. Qu'est-ce que la verite? voir ce que l'on croit. Car la foi
est la croyance aux choses memes et non aux mots. Ainsi la foi dans
l'Evangile contient la foi aux choses de l'Evangile. Les philosophes
ont bien aussi une certaine foi, lorsqu'une chose est mise au-dessus du
doute soit par la pensee, soit par l'experience. L'argument est ce qui
fait foi d'une chose auparavant douteuse[191] (Ciceron). Il y a donc
plusieurs moyens de produire la foi, et la foi est proprement ou
improprement dite, suivant qu'on l'applique aux choses occultes on aux
choses apparentes.
[Note 191: Beoth., in _Topic. Cie._, t. 1, p. 102.]
Parmi les verites de la foi, parmi les choses de Dieu, toutes
n'importent pas au salut. Au premier rang de celles qui importent au
salut se placent celles qui sont relatives d'abord a la nature de Dieu,
puis a ses dispensations ou dispositions necessaires.
"La religion chretienne tient qu'il n'existe qu'un seul Dieu, et non
plusieurs, seul Seigneur de tous, seul createur, seul principe, seule
lumiere, seul souverain bien (bien parfait), seul immense, seul
tout-puissant, seul eternel, substance une ou essence absolument
immutable et simple, en qui ne peuvent etre aucunes parties ni rien
qui ne soit elle-meme, seule veritable unite en tout, hors en ce qui
concerne la pluralite des personnes divines. Car en cette substance si
simple, ou indivisible et pure, la foi confesse trois personnes en tout
coegales et coeternelles, et qui ne different point numeriquement,
c'est-a-dire comme des choses numeriquement diverses, mais seulement par
la diversite des proprietes, une etant Dieu le pere, une etant Dieu le
fils, une etant Dieu esprit de Dieu, procedant du Pere et du Fils. Une
de ces personnes n'est pas l'autre, quoiqu'elle soit ce qu'est l'autre.
Ainsi le Pere n'est pas le Fils ou le Saint-Esprit, ni le Fils le
Saint-Esprit; mais le Fils est ce qu'est le Pere, et le Saint-Esprit
egalement. Dieu est autant le Pere que le Fils ou le Saint-Esprit, etant
un en nature, un numeriquement autant que substantiellement. Mais de la
diversi
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