, "et le Seigneur qui sonde les reins et les coeurs, sait tout
peser, en considerant non ce qu'on fait, mais dans quel esprit on
le fait." Seulement on peut supposer l'erreur, et "il faut lire les
docteur, non avec la necessite de croire, mais avec la liberte de
juger."
[Note 173: Rom. XV, 28. On ne voit pas en effet dans les Actes ni dans
aucun recit que saint Paul soit alle en Espagne.]
Faites une distinction entre l'autorite canonique de l'Ancien ou du
Nouveau Testament et celle des livres posterieurs. Si dans l'Ecriture
quelque chose vous semble absurde, n'accusez que le copiste ou
vous-meme; ce serait heresie que de supposer rien de plus. Mais dans
les livres qui sont venus apres, il n'en est pas ainsi: saint Jerome
ne semble commander une confiance absolue que pour les opuscules de
Cyprien, ceux d'Athanase et le livre d'Hilaire[174]; quant aux autres,
il veut qu'on les lise en les jugeant. C'est le cas du verset: _Omnia
probate, quod bonum est tenete._ (I Thess., V, 24.)
[Note 174: Dans une lettre pour l'education d'une jeune fille, il dit
en effet qu'elle peut lire avec confiance _Cypriani opuscula, Athanasii
epistolas et Hilarii libros_. En citant, Abelard repete _opuscula_ pour
Athanase, et met _librum_ au lieu de _libros_. (_Sic et Non_, p. 15.--S.
Hieronym. _Op_., t. IV, op. LVII, _ad Loetam_.)]
"Apres ces observations prealables, je veux accomplir mon projet et
recueillir les diverses maximes des saints Peres qui s'offriront a ma
memoire et qui entraineront avec elles quelque question, par suite de
la dissonance qu'elles paraitront presenter. Elles exciteront de jeunes
lecteurs a s'exercer plus specialement a la recherche de la Verite, et
les rendront plus penetrants par l'inquisition. L'inquisition est en
effet la premiere clef de la science[175], c'est a l'interrogation
assidument ou frequemment pratiquee que le plus perspicace des
philosophes, Aristote, demande que tout esprit studieux s'attache avec
passion, quand il dit, en parlant de la Categorie de la relation:
_Peut-etre est-il difficile de s'exprimer avec confiance sur de telles
choses, a moins qu'on ne les ait retraitees souvent. Le doute sur
chacune a d'elles ne sera pas inutiles_[176]. C'est par le doute, en
effet, que nous arrivons a l'inquisition, et par l'inquisition que nous
atteignons la verite, suivant cette parole de la verite meme: _Cherchez
et vous trouverez, frapper et l'on vous ouvrira_. Et pour nous donner
la lecon morale de s
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