Un combat meurtrier fut livre sur la
Helpe. Nos colonnes, toujours trop divisees, furent repoussees sur tous les
points, et ramenees dans les positions d'ou elles etaient parties.
On resolut alors une nouvelle attaque, mais generale, au centre et sur les
deux ailes. La division Desjardins, qui etait vers Maubeuge, devait faire
un mouvement pour se reunir a la division Charbonnier, qui venait des
Ardennes. Au centre, sept colonnes devaient agir a la fois et
concentriquement, sur toute la masse ennemie groupee autour de Landrecies.
Enfin, a la gauche, Souham et Moreau, partant de Lille avec deux divisions,
formant en tout cinquante mille hommes, avaient ordre de s'avancer en
Flandre, et d'enlever sous les yeux de Clerfayt, Menin et Courtray.
La gauche de l'armee francaise opera sans obstacles, car le prince de
Kaunitz, avec la division qu'il avait sur la Sambre, ne pouvait empecher la
jonction de Charbonnier et de Desjardins. Les colonnes du centre
s'ebranlerent le 7 floreal (26 avril), et marcherent de sept points
differens sur l'armee autrichienne. Ce systeme d'attaques simultanees et
decousues, qui nous avait si mal reussi l'annee precedente, ne nous reussit
pas mieux cette fois. Ces colonnes, trop separees les unes des autres, ne
purent se soutenir, et n'obtinrent sur aucun point un avantage decisif.
L'une d'elles, celle du general Chappuis, fut meme entierement defaite. Ce
general, parti de Cambray, se trouva oppose au duc d'York, qui, avons-nous
dit, couvrait Landrecies de ce cote. Il eparpilla ses troupes sur divers
points, et se trouva devant les positions retranchees de Trois-Villes avec
des forces insuffisantes. Accable par le feu des Anglais, charge en flanc
par la cavalerie, il fut mis en deroute, et sa division dispersee rentra
pele-mele dans Cambray. Ces echecs provenaient moins de nos troupes que de
la mauvaise conduite des operations. Nos jeunes soldats, etonnes
quelquefois d'un feu nouveau pour eux, etaient cependant faciles a conduire
et a ramener a l'attaque, et ils deployaient souvent une ardeur et un
enthousiasme extraordinaires.
Pendant qu'on faisait cette infructueuse tentative sur le centre, la
diversion operee en Flandre contre Clerfayt, reussissait pleinement. Souham
et Moreau etaient partis de Lille et s'etaient portes a Menin et Courtray,
le 7 floreal (26 avril). On sait que ces deux places sont situees a la
suite l'une de l'autre sur la Lys. Moreau investit la premiere, Souham
s'empara de
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