; la division de Clerfayt a gauche
dans la West-Flandre, la masse des coalises a droite du cote de Tournay.
Les coalises resolurent de faire un effort concentrique sur Turcoing, qui
separe Menin et Courtray de Lille. Clerfayt dut y marcher de la
West-Flandre, en passant par Werwick et Lincelles. Les generaux de Busch,
Otto et le duc d'York eurent ordre d'y marcher du cote oppose, c'est-a-dire
de Tournay. De Busch devait se rendre a Moucroen, Otto a Turcoing meme, et
le duc d'York, s'avancant sur Roubaix et Mouvaux, devait donner la main a
Clerfayt. Par cette derniere jonction, Souham et Moreau se trouvaient
coupes de Lille. Le general Kinsky et l'archiduc Charles etaient charges,
avec deux fortes colonnes, de replier Bonnaud dans Lille. Ces dispositions,
pour reussir, exigeaient un ensemble de mouvemens impossible a obtenir. La
plupart de ces corps, en effet, partaient de points extremement eloignes,
et Clerfayt avait a marcher au travers de l'armee francaise.
Ces mouvemens devaient s'executer le 28 floreal (17 mai). Pichegru s'etait
porte dans ce moment a l'aile droite de la Sambre, pour y reparer les
echecs que cette aile venait d'essuyer. Souham et Moreau dirigeaient
l'armee en l'absence de Pichegru. Le premier signe des projets des coalises
leur fut donne par la marche de Clerfayt sur Werwick; ils se porterent
aussitot de ce cote; mais, en apprenant que la masse de l'ennemi arrivait
du cote oppose, et menacait leurs communications, ils prirent une
resolution prompte et habile: ce fut de diriger un effort sur Turcoing pour
s'emparer de cette position decisive entre Menin et Lille. Moreau resta
avec la division Vandamme devant Clerfayt, afin de ralentir sa marche, et
Souham marcha sur Tourcoing avec quarante-cinq mille hommes. Les
communications avec Lille n'etant pas encore interrompues, on put ordonner
a Bonnaud de se porter de son cote sur Turcoing, et de faire un effort
puissant pour conserver la communication de cette position avec Lille. Les
dispositions des generaux francais eurent un plein succes. Clerfayt n'avait
pu s'avancer que lentement; retarde a Werwick, il n'arriva pas a Lincelles
au jour convenu. Le general de Busch s'etait d'abord empare de Moucroen;
mais il avait eprouve ensuite un leger echec, et Otto, s'etant morcele pour
le secourir, n'etait pas reste assez en forces a Turcoing; enfin le duc
d'York s'etait avance a Roubaix et a Mouvaux, sans voir venir Clerfayt, et
sans pouvoir se lier a lui; Kinsk
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