ux executions militaires. Tels sont les
inevitables maux des guerres civiles.
La Bretagne etait devenue le theatre d'un nouveau genre de guerre, la
guerre des Chouans. Deja cette province avait montre quelques dispositions
a imiter la Vendee; cependant le penchant a s'insurger n'etant pas aussi
general, quelques individus seulement, profitant de la nature des lieux,
s'etaient livres a des brigandages isoles. Bientot les debris de la colonne
vendeenne qui avait passe en Bretagne accrurent le nombre de ces partisans.
Leur principal etablissement etait dans la foret du Perche, et ils
parcouraient le pays en troupes de quarante ou cinquante, attaquant
quelquefois la gendarmerie, faisant contribuer les petites communes, et
commettant ces desordres au nom de la cause royale et catholique. Mais la
veritable guerre etait finie, et il ne restait plus qu'a deplorer les
calamites particulieres qui affligeaient ces malheureuses provinces.
Aux colonies et sur mer, la guerre n'etait pas moins active que sur le
continent. Le riche etablissement de Saint-Domingue avait ete le theatre
des plus grandes horreurs dont l'histoire fasse mention. Les blancs avaient
embrasse avec enthousiasme la cause de la revolution, qui, selon eux,
devait amener leur independance de la metropole; les mulatres ne l'avaient
pas embrassee avec moins de chaleur, mais ils en esperaient autre chose que
l'independance politique de la colonie, et ils aspiraient aux droits de
bourgeoisie qu'on leur avait toujours refuses. L'assemblee constituante
avait reconnu les droits des mulatres; mais les blancs, qui ne voulaient de
la revolution que pour eux, s'etaient alors revoltes, et la guerre civile
avait commence entre l'ancienne race des hommes libres et les affranchis.
Profitant de cette guerre, les negres avaient paru a leur tour sur la
scene, et s'y etaient annonces par le feu et le sang. Ils avaient egorge
leurs maitres et incendie leurs proprietes. Des ce moment, la colonie se
trouva livree a la plus horrible confusion; chaque parti reprochait a
l'autre le nouvel ennemi qui venait de se presenter, et l'accusait de lui
avoir donne des armes. Les negres, sans se ranger encore pour aucune cause,
ravageaient le pays. Bientot cependant, excites par les envoyes de la
partie espagnole, ils pretendirent servir la cause royale. Pour ajouter
encore a la confusion, les Anglais etaient intervenus. Une partie des
blancs les avaient appeles dans un moment de danger, et leur ava
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