t oblige de modifier sans
cesse la loi du _maximum_; il fallait en excepter tantot les fils retors et
leur accorder dix pour cent au-dessus du tarif; tantot les epingles, les
baptistes, les linons, les mousselines, les gazes, les dentelles de fil et
de soie, les soies et les soieries. Mais tandis qu'il fallait excepter du
_maximum_ une foule d'objets, il en etait d'autres qu'il devenait urgent
d'y soumettre. Ainsi, le prix des chevaux etant devenu excessif, on n'avait
pu s'empecher d'en determiner la valeur suivant la taille et la qualite. De
ces moyens resultait toujours le meme inconvenient. Le commerce s'arretait
et fermait ses marches, ou bien s'en ouvrait de clandestins; et ici
l'autorite devenait impuissante. Si par les assignats elle avait pu
realiser la valeur des biens nationaux, et si par le _maximum_ elle avait
pu mettre les assignats en rapport avec les marchandises, il n'y avait
aucun moyen d'empecher les marchandises de se supprimer ou de se cacher aux
acheteurs. Aussi les plaintes ne cessaient de s'elever contre les marchands
qui se retiraient, ou qui fermaient leurs magasins.
Cependant l'etat des subsistances causait moins d'inquietude cette annee.
Les convois arrives du nord de l'Amerique, et une recolte abondante,
avaient fourni une quantite suffisante de grains pour la consommation de la
France. Le comite, administrant toutes choses avec la meme vigueur, avait
ordonne que le recensement de la recolte serait fait par la commission des
subsistances, et qu'une partie des grains serait battue sur-le-champ pour
suffire aux approvisionnemens des marches. On avait eu quelque crainte de
voir les moissonneurs errans qui se deplacent pour se rendre dans les
provinces a grains, exiger des salaires extraordinaires; le comite declara
que tous les citoyens et citoyennes connus pour s'employer aux travaux des
recoltes etaient en requisition forcee, et que leurs salaires seraient
determines par les autorites locales. Bientot des garcons bouchers et
boulangers s'etant mutines, le comite prit une mesure plus generale, et mit
en requisition les ouvriers de toute espece, qui s'employaient a la
manipulation, au transport et au debit des marchandises de premiere
necessite.
Les approvisionnemens en viande etaient beaucoup plus difficiles et plus
inquietans. On en manquait surtout a Paris; et, depuis le moment ou les
hebertistes avaient voulu se servir de cette disette pour exciter un
mouvement, le mal n'avait fait que s'a
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