jusqu'a Orchies et Trasegnies, et faisait garder le ruisseau du Pieton, qui
traversait le champ de bataille et venait tomber dans la Sambre. Au centre,
Morlot gardait Gosselies; Championnet s'avancait entre Hepignies et Wagne;
Lefevre tenait Wagne, Fleurus et Lambusart. A la droite, enfin, Marceau
s'etendait en avant du bois de Campinaire, et rattachait notre ligne a la
Sambre. Jourdan, sentant le desavantage de ces positions, ne voulait pas y
rester, et se proposait, pour en sortir, de prendre l'initiative de
l'attaque le 28 prairial (16 juin) au matin. Dans ce moment, Cobourg ne
s'etait point encore porte sur ce point; il etait a Tournay, assistant a la
defaite de Clerfayt et a la prise d'Ypres. Le prince d'Orange, envoye vers
Charleroi, commandait l'armee des coalises. Il resolut de son cote de
prevenir l'attaque dont il etait menace, et des le 28 au matin, ses troupes
deployees obligerent les Francais a recevoir le combat sur le terrain
qu'ils occupaient. Quatre colonnes, disposees contre notre droite et notre
centre, avaient deja penetre dans le bois de Campinaire, ou etait Marceau,
avaient enleve Fleurus a Lefevre, Hepignies a Championnet, et allaient
replier Morlot de Pont-a-Migneloup sur Gosselies, lorsque Jourdan,
accourant a propos avec une reserve de cavalerie, arreta la quatrieme
colonne par une charge heureuse, ramena les troupes de Morlot dans leurs
positions, et retablit le combat au centre. A la gauche, Wartensleben avait
fait les memes progres vers Trasegnies. Mais Kleber, par les dispositions
les plus heureuses et les plus promptes, fit reprendre Trasegnies; puis,
saisissant le moment favorable, fit tourner Wartensleben, le rejeta au-dela
du Pieton, et se mit a le poursuivre sur deux colonnes. Le combat s'etait
soutenu jusque-la avec avantage, la victoire allait meme se declarer pour
les Francais, lorsque le prince d'Orange, reunissant ses deux premieres
colonnes vers Lambusart, sur le point qui unissait l'extreme droite des
Francais a la Sambre, menaca leurs communications. Alors la droite et le
centre durent se retirer. Kleber, renoncant a sa marche victorieuse,
protegea la retraite avec ses troupes; elle se fit en bon ordre. Telle fut
la premiere affaire du 28 (16 juin). C'etait la quatrieme fois que les
Francais etaient obliges de repasser la Sambre; mais cette fois c'etait
d'une maniere bien plus honorable pour leurs armes. Jourdan ne se
decouragea pas. Il franchit encore la Sambre quelques jours apre
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