e la sortie successive d'un grand nombre de
compagnies de canonniers, et pour avoir diminue ainsi la force armee de
Paris. Cependant on n'osait pas lui en faire un reproche direct; le nomme
Sijas commenca par se plaindre du secret dont s'enveloppait le chef de la
commission, Pyle, et tous les reproches qu'on n'osait adresser ni a Carnot
ni au comite de salut public, furent adresses a ce chef de la commission.
Sijas pretendit qu'il ne restait qu'un moyen, c'etait de s'adresser a la
convention, et de lui denoncer Pyle. Un autre jacobin denonca un des agens
du comite de surete generale. Couthon prit alors la parole, et dit qu'il
fallait remonter plus haut, et faire a la convention nationale une adresse
sur toutes les machinations qui menacaient de nouveau la liberte. "Je vous
invite, dit-il, a lui presenter vos reflexions. Elle est pure; elle ne se
laissera pas subjuguer par quatre ou cinq scelerats. Quant a moi, je
declare qu'ils ne me subjugueront pas."
La proposition de Couthon fut aussitot adoptee. On redigea la petition;
elle fut approuvee le 5, et presentee le 7 thermidor a la convention.
Le style de cette petition etait, comme toujours, respectueux dans la
forme, mais imperieux au fond. Elle disait que les jacobins venaient
_deposer dans le sein de la convention les sollicitudes du peuple_; elle
repetait les declamations accoutumees contre l'etranger et ses complices,
contre le systeme d'indulgence, contre les craintes repandues a dessein de
diviser la representation nationale, contre les efforts qu'on faisait pour
rendre le culte de Dieu ridicule, etc. Elle ne portait pas de conclusions
precises, mais elle disait d'une maniere generale: "Vous ferez trembler les
traitres, les fripons, les intrigans; vous rassurerez l'homme de bien; vous
maintiendrez cette union qui fait votre force; vous conserverez dans toute
sa purete ce culte sublime dont tout citoyen est le ministre, dont la vertu
est la seule pratique; et le peuple, confiant en vous, placera son devoir
et sa gloire a respecter et a defendre ses representans jusqu'a la mort."
C'etait dire assez clairement: Vous ferez ce que vous dictera Robespierre,
ou vous ne serez ni respectes ni defendus. La lecture de cette petition fut
ecoutee avec un morne silence. On n'y fit aucune reponse. A peine
etait-elle achevee, que Dubois-Crance monta a la tribune, et sans parler de
la petition ni des jacobins, se plaignit des amertumes dont on l'abreuvait
depuis six mois, de l'in
|